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L’alerte à l’ozone est moins chaude qu’il y a dix ans

Les mesures antipollution portent leurs fruits mais ce n'est pas suffisant... Keystone

Comme chaque année, la canicule fait monter la concentration d'ozone dans l'air que nous respirons. Certes, sur le plateau suisse, les valeurs limites sont dépassées. Mais les taux restent inférieurs à ceux d'il y a dix ans. Les efforts pour réduire les émissions de polluants primaires commencent à porter leurs fruits.

Sur les seize stations de mesure de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP), treize ont enregistré le week-end dernier des taux d’ozone trop élevés. Samedi dernier, à Bâle, on a même frisé les 200 microgrammes par mètre cube d’air, alors que la loi fixe la valeur limite à 120 microgrammes.

En moyenne, toutefois, les valeurs enregistrées sont de 15 à 20% inférieures à celles des années 90. Ainsi, le record atteint à fin mai à Lugano, avec 247 microgrammes par mètres cube, est lui aussi en dessous des quelque 280 microgrammes enregistés régulièrement les années précédentes.

Selon Peter Straehl, chercheur à l’OFEFP, cette baisse des concentrations en ozone dans l’atmosphère est une conséquence directe des mesures prises pour enrayer la pollution. Grâce aux catalyseurs et aux installations de lavage des fumées d’usines, les émissions d’oxyde d’azote ont diminué de 40 à 50% en dix ans.

La bataille n’est pas gagnée pour autant. D’après Peter Straehl, pour que les valeurs limites d’ozone ne soient plus jamais dépassées, il faudrait réduire encore de moitié nos émissions d’oxyde d’azote.

Oxygène au carré

Même s’il est indispensable à la vie, l’oxygène n’en est pas moins un gaz très agressif, capable de réduire même les métaux en poussière. Or l’ozone n’est rien d’autre que de l’oxygène au carré, c’est à dire assemblé en molécules de trois atomes au lieu de deux habituellement.

Et, mélangé à l’air que nous respirons, il est particulièrement mauvais pour les poumons fragiles. Notamment ceux des bébés, des personnes âgées et des asthmatiques.

L’ozone se forme principalement en été, sous l’effet du rayonnement solaire et des polluants primaires. Notamment des oxydes d’azote et des composés organiques volatiles tels que les solvants ou encore l’essence qui s’évapore de la pompe, à chaque fois qu’un automobiliste fait le plein.

Cette substance – toxique pour celui qui la respire – fonctionne aussi comme bouclier contre certains rayons mortels que nous envoie notre soleil. Mais aucun scientifique n’a trouvé le moyen de récupérer le surplus d’ozone qui rampe au ras de notre sol pour boucher le trou qui ne cesse de se creuser dans la couche d’ozone stratosphérique.

Marc-André Miserez

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