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L’horlogerie de luxe tire ses marrons du feu

Depuis quelques mois, les montres de luxe connaissent un regain de popularité. (Photo Worldtempus) RTS

En période économique difficile, les marques de luxe et la haute horlogerie deviennent des valeurs refuge.

Explication, en marge de l’ouverture de la 13e édition du Salon international de Genève.

Lorsque la conjoncture connaît un ralentissement, les marques du segment dit économique, de la moyenne gamme et de la gamme moyenne-supérieure, encaissent difficilement le coup.

En revanche, l’horlogerie de luxe s’en tire beaucoup mieux. Même si elle souffre aussi. Cette différence s’explique.

Tant que tout va bien…

Lorsque les affaires prospèrent, chaque fabricant d’horlogerie profite de l’augmentation de la consommation. Et, comme le but ultime est de faire de l’argent, de nombreuses marques tentent de monter en gamme, c’est-à-dire de se placer dans un segment supérieur.

Durant les dernières années, on a pu constater ce fait à travers la mode de l’acier serti. De nombreuses entreprises horlogères ont en effet décoré leurs produits (généralement positionnés entre 500 et 1000 francs, prix public) de diamants ou autres pierres précieuses.

Bien sûr, avec quelques carats, le prix des montres passait facilement à 4000 ou 5000 francs. Et, tant que tout va bien, ça marche.

Les valeurs dites pérennes

Dès lors que les temps deviennent plus durs, la mentalité des consommateurs évolue. Les amateurs d’horlogerie se tournent alors vers ce que l’on appelle les valeurs pérennes.

En clair, les acheteurs se réfugient sur des marques qui ont un nom ancien, une légitimité technique importante ou qui font partie du segment de la haute joaillerie.

Avec de tels garde-temps, les clients savent qu’ils en ont pour leur argent, que leur montre sera durable, qu’elle n’aura pas l’air démodé dans quelques mois.

Des prévisions optimistes

Certes, les montres dites de luxe sont assez chères. Mais, depuis quelques mois, elles connaissent un regain de popularité dans les marchés.

C’est ainsi que les exposants du Salon international de Genève se disent peu inquiets. Et que leurs prévisions de vente sont plutôt optimistes.

Certes, on estime que cette édition 2003 drainera environ 10% de clients de moins que l’an passé. Mais on ajoute aussitôt que ce sont des clients connus que l’on ira voir durant l’année. Conséquence: les quantités devraient se maintenir.

Cela dit, cet intérêt des consommateurs pour les produits de luxe n’est pas seulement le résultat d’une baisse conjoncturelle. La créativité déployée par les marques de prestige entre également en ligne de compte dans l’engouement des consommateurs.

Un savoir-faire étonnant

Cette 13e édition du salon de Genève démontre, une fois encore, que les grands noms de la technique ou de la joaillerie n’ont pas lésiné sur les moyens.

S’ils ne peuvent pas être qualifiés de nouveautés techniques fondamentales, puisque tout a déjà été inventé en horlogerie, ils démontrent en tout cas un savoir-faire étonnant.

Les garde-temps exposés à Genève sont le reflet d’investissements importants en recherche et développement. Aujourd’hui, c’est essentiel car sans créativité même la pérennité du produit ne suffirait pas à assurer l’avenir.

swissinfo, Eric Othenin-Girard, Genève

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