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L’invisible guerre d’Afghanistan

Le Pentagone livre ses images au compte-gouttes. Keystone

A bien des égards, les représailles américaines contre l'Afghanistan se distinguent des conflits dans lesquels les Etats-Unis se sont récemment engagés. Contrairement à la guerre du Golfe, celle d'Afghanistan n'est pas télévisée. Et, contrairement aux frappes aériennes du Kosovo, celles d'Afghanistan semblent relativement légères.

On ne reçoit que peu d’images du conflit. Les taliban ont fait savoir aux journalistes étrangers qu’ils ne pouvaient pas garantir leur sécurité. La seule télévision admise à Kaboul – et qui est donc en mesure de filmer les bombardements aériens et les dégâts au sol -, c’est Al Jazira, un réseau basé dans l’émirat du Qatar.

Du coup, les autres média ont dû établir leurs quartiers au Pakistan ou dans le nord de l’Afghanistan auprès des forces d’opposition du Front Uni, plus connu sous le nom d’Alliance du Nord.

Des images fournies par l’armée

De son côté, le Pentagone n’a invité que très peu de journalistes américains à se rendre compte par eux-mêmes des actions menées. Lundi soir, la chaîne de télévision CBS a été la seule à diffuser des images tournées par l’une de ses équipes à bord de l’un des porte-avions d’où décollent les bombardiers américains.

Pour le reste, les images du conflit sont fournies aux chaînes de télévision par les services audiovisuels de l’armée américaine. Distillées au compte-goutte depuis le début des représailles, ces images ont montré un tir de missile effectué depuis un porte-avion, ainsi que le largage de rations alimentaires et de tracts.

Quelques dizaines d’avions

Par ailleurs, et contrairement à la guerre du Kosovo en 1999, les raids aériens sur l’Afghanistan sont d’une ampleur relativement faible.

Lors des frappes contre la Serbie de Slobodan Milosevic, le Pentagone avait établi un véritable pont aérien, en action 24 heures sur 24 et mettant en scène, souvent au même moment, plusieurs centaines d’avions de combat et de bombardiers. Dans le cas de l’Afghanistan, les raids américains n’ont engagé qu’une cinquantaine d’appareils au maximum, et seulement vingt pendant la deuxième vague.

La relative modestie des opérations en cours tient au terrain lui-même. L’Afghanistan offre, en effet, beaucoup moins de cibles militaires et d’infrastructures stratégiques que la Serbie, en termes de batteries de défense anti-aérienne, d’aéroports ou de ponts.

Une riposte mesurée

Mais il y a aussi des raisons politiques à la tactique américaine. Lors des négociations qui ont conduit à la formation de la coalition internationale contre le terrorisme, le président George Bush a promis aux pays arabes et européens que la riposte américaine serait «mesurée».

Marie-Christine Bonzom, Washington

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