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L’union Vaud-Genève franchit une étape décisive

La victoire des responsables de la récolte des signatures dans les cantons de Vaud, François Cherix (gauche), et de Genève, Pierre Maudet. Keystone

A Genève, l'initiative «Oui à la région» a récolté 14.000 signatures. La balle est maintenant dans le camp des parlements et des gouvernements des deux cantons. Leurs citoyens pourraient se prononcer en juin 2002.

«Nous avons reçu un accueil très positif et l’opposition a été beaucoup moins forte que prévu». Pierre Maudet, l’un des responsables de l’«Union Vaud-Genève pour une Suisse des régions» avait la mine réjouie jeudi pour annoncer le succès de l’initiative. En quatre mois, les unionistes ont en effet récolté plus de 14 000 signatures, alors que la loi exige 10 000 paraphes pour qu’une initiative soit valable.

Plus qu’une simple récolte de signatures, cette campagne a eu pour but de lancer le débat dans la population genevoise. Les initiants y ont consacré plus de 800 heures et animé 120 stands dans tout le canton. «Beaucoup de gens subissent des entraves administratives lorsqu’ils travaillent sur les deux cantons, explique Pierre Maudet, ce sont donc des raisons pratiques qui les ont poussé à signer notre initiative».

A en croire les initiants, les signataires proviennent de toutes les couches de la population et de toutes les classes d’âge. Pierre Maudet donne l’exemple d’un plombier genevois voulant étendre ses activités dans le canton voisin: «il a découvert que les embouts de robinet n’avaient pas le même calibre dans les deux cantons».

Les opposants, par contre, ont fait valoir des arguments émotionnels liés à une conception étroite de leur identité, selon le jeune député radical. Sur la base de cette campagne, Pierre Maudet estime que le projet d’union entre Vaud et Genève a de bonne chance de voir le jour.

Quoi qu’il en soit, le projet unioniste doit maintenant passer aux mains des deux parlements, l’initiative ayant également abouti dans le canton de Vaud. Les initiants espèrent que la population des deux cantons pourra se prononcer le même jour durant l’été 2002.

La loi genevoise fixe en effet un délai de deux ans aux autorités pour qu’elles soumettent une initiative au vote populaire. A cette date, les électeurs des deux cantons devront dire s’ils approuvent la création d’une assemblée constituante composée de 50 députés vaudois et de 50 députés genevois.

D’ici là, d’autre cantons pourraient se joindre au projet. Les initiants rêvent, en effet, d’une région lémanique comprenant également les départements français limitrophes. «L’idée d’une Europe des régions fait son chemin dans tout le continent, estime Pierre Maudet, et pour la Suisse, ce serait une bonne manière de rejoindre l’Union européenne, une voie à la fois pragmatique et démocratique».

Frédéric Burnand

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