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La composition du gouvernement reste controversée

Keystone

Deux jours après le résultat très net des élections parlementaires de dimanche, le débat fait rage autour de la composition du futur Conseil fédéral.

Les écologistes frappent à la porte alors que l’Union démocratique du centre et le Parti radical défendent l’idée d’un rajeunissement et d’une redistribution des départements.

Au soir de la votation fédérale, la plupart des observateurs étaient d’accord pour estimer qu’aucun changement n’allait intervenir dans la composition du futur gouvernement.

Avec un peu de recul, diverses idées, propositions et exigences voient désormais le jour.

Un élu écologiste

Grand gagnant des élections avec l’Union démocratique du centre (UDC / droite nationaliste), les Verts estiment que L’UDC n’a pas sa place au Conseil fédéral.

Le parti écologiste veut discuter avec le Parti socialiste (PS / gauche), le Parti démocrate-chrétien (PDC / centre) et le Parti radical (PRD / centre droit) de la possibilité d’élire un gouvernement sans UDC.

La Suisse a besoin d’un gouvernement de concordance qui dirige le pays sur la base d’un consensus minimal autour des questions politiques les plus importantes. «Les Verts ne voient pas comment cela serait possible avec l’UDC», indique le communiqué diffusé lundi par le parti.

Des discussions à ce propos devront être menées avec les autres partis. Les Verts décideront lors d’une assemblée de délégués le 1er décembre s’ils veulent lancer un candidat dans la course au Conseil fédéral et à quelles conditions.

Selon la presse zurichoise, le Parti d’écologie libérale hésiterait à attaquer le siège de Christoph Blocher avec la candidature de la zurichoise Verena Diener. Cette ancienne conseillère d’Etat (ministre cantonale), a été élue à la Chambre du peuple et reste dans la course pour celle des cantons.

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Conseil fédéral

Ce contenu a été publié sur Le Conseil fédéral est le nom donné au gouvernement fédéral suisse. Il est composé de sept membres appelés conseillers fédéraux qui sont élus par les deux Chambres du Parlement (Assemblée fédérale) et reconfirmés dans leurs fonctions tous les quatre ans. Chaque conseiller fédéral est responsable d’un département en qualité de ministre. Selon un système de…

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Renouvellement des têtes

De leur côté, les présidents du PRD et de l’UDC ont confirmé à la radio alémanique leur intérêt pour un renouvellement des têtes au Conseil fédéral.

Ueli Maurer et Fulvio Pelli ont toutefois souligné qu’ils ne voulaient pas forcément atteindre cet objectif en décembre.

Le patron du PDC Christoph Darbellay, lui, ne revendique plus de deuxième siège au Conseil fédéral. Evoquée avant les élections, cette exigence n’est pas une priorité du PDC, a assuré son président.

«Ce n’est pas le plus important, il faut arrêter de ramener la discussion toujours à ça», a-t-il déclaré. Le deuxième siège est toujours un objectif, mais pour 2011 au plus tard.

Pour le président du PS Hans-Jürg Fehr, ce ne sont toutefois pas les trois conseillers fédéraux en fonction depuis le plus longtemps (Pascal Couchepin, Samuel Schmid et Moritz Leuenberger) qui font blocage, mais les deux nouveaux venus, soit Hans-Rudolf Merz et Christoph Blocher.

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Concordance

Ce contenu a été publié sur Par concordance, on entend la recherche continuelle d’un équilibre ou d’un compromis entre les partis ainsi qu’entre les différentes communautés culturelles, linguistiques, sociales et politiques qui composent la Suisse. L’un des aspects les plus visibles de ce système de concordance est la répartition des sept sièges du gouvernement proportionnellement à la force électorale des partis…

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La presse s’en mêle

Mardi, plusieurs journaux romands et alémaniques jugent qu’une trop grande domination de l’UDC sur les thèmes politiques pourrait amener de nombreux sujets devant le peuple. Des votations (initiatives et référendums) où les autres partis et notamment les socialistes et les Verts auraient alors une carte à jouer.

«Le Temps» se demande ce qui va se passer maintenant que l’UDC a conforté sa position de première force politique du pays. Et d’évoquer le «danger de l’aventure» dans son éditorial. Le journal n’est toutefois pas certain que l’UDC puisse imposer à chaque fois son agenda politique.

Car, selon le quotidien romand, «encore faudra-t-il voir si la population, qui vote en masse pour l’UDC aux élections, sera d’accord de soutenir le programme politique qui va avec».

Pour «Le Quotidien Jurassien», l’UDC va continuer à «piloter la politique suisse» et Christoph Blocher «n’a rien à craindre au Conseil fédéral». «L’Agefi», «L’Express» et «L’Impartial» mettent également en évidence l’efficacité de la «machine» UDC.

De son côté, «24 heures» met en exergue la victoire écologiste. Selon lui, les «Verts sont mûrs pour l’ouverture». La «Basler Zeitung» va plus loin: le quotidien alémanique juge légitime que les Verts revendiquent un siège au Conseil fédéral.

D’autres journaux alémaniques reprochent au contraire aux écologistes leur projet de Conseil fédéral sans UDC. Cette revendication est jugée «naïve» par la «Mittelland Zeitung» et «absurde» par la «Neue Luzerner Zeitung».

Enfin, «Le Matin» se démarque un peu des autres journaux et revient surtout sur les «dérapages d’une presse étrangère mal informée» dans un éditorial intitulé «La Suisse calomniée». Mais ce qui inquiète encore plus le quotidien, «c’est l’absence de réaction de la part de la Suisse officielle».

swissinfo et les agences

Alors que les esprits se focalisent sur le renouvellement du Conseil fédéral le 12 décembre, les partis songent aussi à la Chancellerie (presque toujours aux mains du PRD depuis 1848).

L’UDC compte bien profiter du retrait de la radicale Annemarie Huber-Hotz, pour décrocher enfin le fauteuil considéré comme le 8e du Conseil fédéral.

Parmi les papables, on cite le secrétaire général de l’UDC Gregor Rutz et la secrétaire générale suppléante du Département fédéral de l’économie Nathalie Falcone (UDC) et encore la vice-chancelière Corina Casanova (PDC).

Les élections fédérales ont coûté environ 7,5 millions de francs à la Confédération. Principalement pour les brochures explicatives et les frais informatiques.

Selon Hans-Urs Willi, chef de la section des droits politiques à la Chancellerie fédérale, la somme dépensée équivaut au coût d’une votation. Les coûts des élections et votations cantonales varient entre quelques dizaines de milliers de francs pour les petits cantons et 1,3 millions pour les grands.

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