Des perspectives suisses en 10 langues

La crise au Proche-Orient met sous pression le prix du pétrole

Le prix de l´essence a enregistré une hausse de deux centimes, vendredi en Suisse. Cette augmentation n´est pas directement imputable à la crise du Proche-Orient. Mais la persistance des tensions pourrait empirer la situation.

Deux centimes: c’est la hausse moyenne du prix de l’essence, enregistrée dans les stations services vendredi en Suisse. Dans le détail, le TCS annonce désormais un prix de l’essence sans plomb 95 à 1,39 franc, de la sans plomb 98 à 1,45 franc, et du diesel à 1,50 franc.

Le prix du pétrole avait pourtant diminué cet automne, suite à l’annonce par l’OPEP, le 10 septembre dernier, d’augmenter sa production de 800 000 barils par jour. Bill Clinton avait ensuite pris la même décision.

Mais la reprise économique a eu raison de ces interventions. Avec l’embellie, la demande augmente. Les stocks des produits pétroliers sont donc relativement faibles, et la production limitée par les capacités des raffineries. «Il est impossible d’aller plus vite que les tankers», résume Philippe Oertlé, porte-parole du TCS. Cette situation s’est aggravée en raison de la hausse du cours du dollar.

Et ce n’est pas avec le mazout que les particuliers vont faire des économies! Alors que son prix suit généralement celui de l’essence, il est actuellement plus élevé. Les stocks chez les particuliers sont plus bas que d’habitude et les commandes avant l’hiver ont maintenu les prix alors que ceux de l’essence ont légèrement baissé.

Côté prévisions, aucun changement n’est annoncé. Les spécialistes boursiers s’attendent à une nouvelle hausse des prix pour ces prochains jours. Vendredi, le cours du baril de Brent s’est stabilisé sous les 35 dollars. Il reste donc élevé, mais inférieur à son plus haut niveau depuis la guerre du Golfe, atteint jeudi à 35,30 dollars.

Les tensions au Proche-Orient pourraient encore compliquer la donne. Selon Philippe Cordonier, responsable romand de l’Union pétrolière, elles ont provoqué une hausse du prix du baril, qui n’a cependant pas eu de répercussions sur les consommateurs.

«A elles seules, ces tensions ne vont pas créer une crise majeure, poursuit Philippe Cordonier. Mais elles vont s’ajouter à une conjoncture défavorable». Concrètement, les compagnies pétrolières ne craignent pas pour leur production. En revanche, elles redoutent l’influence psychologique de ces événements.

En cas de conflit majeur, certains membres de l’OPEP pourraient en effet prendre position, et décider des représailles. Mais on entre là dans le domaine de la spéculation géopolitique.

Caroline Zuercher

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision