La crise du textile ébranle Saurer
Saurer supprime 13% de ses effectifs, soit 1455 emplois, dont douze en Suisse. Le groupe souffre du ralentissement de l'activité textile.
Le groupe de machines textiles et composants, basé à Arbon (TG), justifie lundi cette mesure par l’évolution conjoncturelle incertaine aux Etats-Unis et par le niveau jugé insuffisant des entrées de commandes. Celles-ci ont reculé de 3% à fin août.
Il y a quatre mois, Saurer, qui emploie plus de 11 000 personnes, affichait pourtant encore un certain optimisme.
Délocalisation partielle de la production
La division de fabrication de fibres synthétiques, notamment la société allemande Barmag, verra son personnel se réduire de 650 collaborateurs, précise la lettre aux actionnaires.
La mesure, qui devrait apporter une économie de 110 millions de francs sur deux ans, implique aussi une délocalisation partielle de la production.
La division des machines destinées à la fabrication de fibres synthétiques subira pour sa part une contraction de ses effectifs de 640 postes, dont 390 concernent des employés temporaires dont les contrats sont déjà terminés. Les 250 suppressions restantes concernent essentiellement l’Allemagne.
Stagnation de la rentabilité
L’activité liée au traitement de surfaces perdra de son côté 165 postes d’ici à la fin de l’année. Le redimensionnement a déjà entraîné la suppression de 105 emplois aux Etats-Unis. Ces prochains mois, il est encore prévu de rayer 60 postes dans la division, dont douze sur le site soleurois d’Olten.
Au terme des huit premiers mois de 2001, Saurer a vu sa rentabilité stagner. Le résultat d’exploitation s’est ainsi situé à 51,0 (52,1) millions de francs et le bénéfice du groupe à 24,1 (25,2) millions.
Hors acquisitions, le chiffre d’affaires présente une augmentation de 7% par rapport aux huit premiers mois de 2000 et les entrées de commandes une chute de 20%. Saurer met en avant l’évolution «très réjouissante» du secteur automobile qui a compensé les difficultés des activités textiles.
Perte pas exclue
Pour l’ensemble de 2001, le groupe s’attend, grâce à ses acquisitions, à une hausse du chiffre d’affaires pour les systèmes textiles.
Il table aussi sur une nouvelle progression du chiffre d’affaires et du résultat dans le secteur des systèmes de transmission, en particulier pour les voitures de sport et les tout-terrain.
Saurer, qui escompte encore un résultat positif, n’exclut toutefois pas de terminer l’exercice dans le rouge. Les pertes massives de Barmag, les futures dépenses de restructuration de 25 millions de francs ainsi qu’une baisse des volumes dans les technologies de surface pourraient ternir le résultat.
A la Bourse suisse, l’action Saurer a poursuivi sa chute entamée début juin, moment où elle valait encore près de 80 francs. Lundi vers 11 heures, elle cédait 6,7% par rapport au cours de clôture de vendredi pour s’échanger à 24,25 francs.
swissinfo avec les agences
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