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La croissance en Suisse s’essouffle un peu

Si l’économie suisse se porte plutôt bien, le secteur de la construction piétine. Keystone

Après l´expansion euphorique enregistrée de l´été 99 au printemps 2000, la progression du Produit intérieur brut (PIB) s´est un peu ralentie cet automne. Pas d´amorce de récession pour autant, l'économie suisse trouve plutôt son rythme de croisière.

Selon les derniers chiffres du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco), le PIB n’a augmenté «que» de 2 pour cent au troisième trimestre 2000, soit deux fois moins vite qu’aux plus beaux jours de la période juin 99 – avril 2000. Une fois de plus, la consommation, les biens d’équipement des entreprises et le commerce extérieur restent les secteurs les plus dynamiques.

Ainsi, les dépenses des ménages suisses ont augmenté de 1,7 pour cent par rapport au trimestre précédent. La hausse concerne surtout les loisirs, la culture et la santé. Les secteurs alimentation, boissons, tabac et habillement n’en profitent pratiquement pas.

Les entreprises continuent à investir dans les biens d’équipement à un rythme très soutenu ( 9,9 pour cent), en achetant des machines, de l’électronique, des véhicules routiers et ferroviaires. Les exportations sont également au beau fixe, avec des augmentations de plus de 10 pour cent dans les services et 6 pour cent dans les marchandises.

A l’inverse, la construction voit ses prix augmenter de près de 4 pour cent et sa croissance stagner ( 0,5 pour cent). Augmentation notable également des prix à l’importation, due aux flambées du cours du pétrole.

Globalement, les performances de l’économie suisse se situent dans la zone supérieure des attentes des experts. Selon François Savary, stratégiste à la Deutsche Bank (Suisse), ces résultats sont en ligne avec l’environnement européen et il n’y a là rien de fondamentalement inquiétant.

A plus long terme, l’économie suisse semble être sur le chemin de l’équilibre, qui verrait son PIB croître de 2 pour cent par année. Le pays souffre actuellement du ralentissement qui affecte l’Allemagne et la France, mais la relance est attendue pour le milieu de l’année prochaine.

En attendant, la Commission fédérale pour les questions conjoncturelles considère ce ralentissement de la croissance comme un atout pour la stabilité économique. L’emballement de la machine ces derniers mois risquait en effet de relancer l’inflation.

Quant à l’incidence sur les finances publiques d’une croissance qui atteint son rythme de croisière, elle est évidemment favorable. Mais le seco ne recommandera pas pour autant à Kaspar Villiger de remettre à l’ordre du jour les allègements fiscaux pour les familles que le ministre des finances vient de renvoyer à des jours meilleurs.

«La Commission pour les questions conjoncturelles ne s’est pas prononcée sur ce point, précise Yves Amann, collaborateur scientifique au seco. Ce que nous demandons au Gouvernement est simplement de garder en vue l’objectif défini dans les lignes directrices des finances fédérales, soit réduire à long terme la part de l’impôt et des dépenses publiques au PIB».

Marc-André Miserez




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