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La lutte pour la succession d’Adolf Ogi s’annonce mouvementée

L'élection de Christoph Blocher à la succession d'Adolph Ogi paraît très improbable. Keystone

Le nom du remplaçant d´Adolf Ogi au gouvernement sera connu le 6 décembre. D´ici là, la bataille à la succession du conseiller fédéral s´annonce rude. L´UDC a avancé mercredi le nom de quatorze papables, dont Christoph Blocher.

Deux scénarios sont possibles. Soit le successeur d’Adolf Ogi appartient au même parti conservateur – l’UDC – que le démissionnaire. Et alors la Suisse reste, politiquement, l’un des pays les plus stables du monde. Soit ce n’est pas le cas et la Suisse connaîtrait non seulement sa première crise gouvernementale depuis quarante ans mais aussi une crise politique grave.

Il y a certes une troisième possibilité, l’élection – très improbable mais théoriquement pas impossible – de l’idéologue populiste et leader de l’aile droite de l’UDC, Christoph Blocher, brillant tribun craint et détesté par une partie de la classe politique.

Mais ce scénario, de par ses conséquences, ne serait pas très différent du second. Car il signifierait que toute la tradition centriste et consensuelle qui a caractérisé la politique suisse depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale aurait éclaté. Ce qui impliquerait également une crise politique grave.

Selon toute vraisemblance, le premier scénario paraît le plus probable. Il nous semble en effet qu’en ce moment, aucun des quatre partis de l’alliance politique au pouvoir depuis 1960 n’a très envie d’un bouleversement.

Les élections législatives ont eu lieu l’an dernier et il n’y en aura pas avant trois ans. Constitutionnellement, le gouvernement est élu jusqu’en 2003 et toute modification de sa composition serait une révolution à laquelle personne n’est vraiment préparé.

Et si l’on considère l’arithmétique parlementaire, un gouvernement différent du gouvernement actuel – par exemple un gouvernement situé nettement plus à droite – ne serait pas très simple à constituer.

Cela dit, il faut s’attendre à de sérieuses luttes en ce qui concerne la personne du candidat du parti UDC qui sera finalement élu. Parti globalement conservateur, l’UDC est en effet profondément divisée entre un courant libéral de centre-droit et une aile droite proche parfois de ce qu’il est convenu d’appeler l’ultra droite.

Michel Walter

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