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La menace d’une guerre pétrifie les Bourses

Une quatrième année de recul consécutif des marchés se profile. Keystone Archive

Lundi, la Bourse suisse a chuté et atteint son plus bas niveau depuis six ans.

L’indice Swiss Market Index (SMI) des valeurs vedettes a perdu 162,9 points ou 3,64% par rapport à vendredi.

«Nous en sommes revenu au niveau d’octobre 2002», déplore Gilbert Rod, analyste à la Banque cantonale vaudoise (BCV).

Après quelques jours de hausse début janvier, la Bourse suisse n’en finit pas de reculer. Les incertitudes géopolitiques pétrifient les investisseurs.

Pire, aucun signe positif n’apparaît à l’horizon. Au point qu’une quatrième année de recul consécutif des marchés se profile.

Un faisceau d’indices négatifs

Le dollar chute. L’euro gagne en valeur. Le pétrole et l’or flambent. Le franc suisse s’apprécie.

«Un faisceau d’indices négatifs pour l’économie européenne», note Gilbert Rod. Dans ces conditions, la Bourse ne peut que continuer à baisser.»

De son côté, Jean-Luc Lederrey pense que l’économie n’a pas encore totalement digéré l’éclatement de la bulle spéculative liée aux valeurs technologiques.

De plus, ajoute l’analyste de la BCGe, les sociétés assainissent et gèlent leurs investissements.

«Heureusement, dit-il, que la consommation privée se maintient quelque peu.»

Le SMI est pénalisé injustement

Gilbert Rod n’hésite pas à parler d’une sorte de psychose. «Je ne comprends pas pourquoi les gens vendent leurs actions Novartis, une société qui a pourtant publié des résultats tout à fait exceptionnels.»

«En ce moment, le marché des actions est délaissé», confirme Jean-Luc Lederrey. Les investisseurs se tournent vers les valeurs refuges, comme les obligations d’Etat ou le précieux métal jaune.»

Patrick Lambert, responsable de l’analyse auprès de la banque Pictet & Cie, estime que «le SMI est pénalisé injustement».

Pour lui, la Bourse suisse souffre beaucoup plus qu’«elle ne le devrait réellement», en raison de sa composition riche en valeurs défensives.

Les marchés ont anticipé

Reste que «le marché n’aime pas l’incertitude», rappelle Jean-Luc Lederrey. Les experts s’accordent à dire que cette semaine est importante pour les Bourses.

En effet, après la publication du rapport de l’ONU sur l’Irak, une décision concernant une éventuelle intervention militaire contre l’Irak pourrait être prise rapidement.

Cela dit, les marchés ont déjà anticipé dans leurs calculs un éventuel conflit au Moyen-Orient. Ce qui explique, en partie du moins, la baisse enregistrée depuis le début de l’année.

swissinfo avec les agences

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