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La nouvelle vocation du sel vaudois: bio et mondiale

Par rapport à celui de Schweizerhalle (photo), le sel vaudois est encore trop cher à la production. Keystone

Seconde augmentation de capital pour la Société vaudoise des mines et salines de Bex (SVMS). L´objectif est double: continuer à abaisser les coûts de production et développer les sels aux herbes bio, qui se vendent désormais de New-York à Tokyo.

Le sel de Bex est cher à la production. Nichées dans les plis des Préalpes vaudoises, les précieuses veines de cristaux blancs doivent être inondées d’une eau qu’il faudra ensuite évaporer pour les récupérer. Depuis plus de 300 ans, l’homme a creusé dans la montagne des kilomètres de galeries aux prix d’efforts tels que l’on a parfois pu dire que c’était la sueur des mineurs qui avait salé la roche.

De plus, le marché du sel en Suisse est encore régi par un monopole d’un autre âge, qui oblige 22 cantons à se ravitailler aux Salines du Rhin à Schweizerhalle, alors que la production de Bex est réservée au seul marché vaudois. Les jours de ce régime d’exception sont comptés. Si la Suisse ne décide pas elle-même de libéraliser son marché intérieur, l’Union européenne le lui imposera tôt ou tard, avec l’ouverture des frontières.

A Bex, on travaille à amortir ce choc. Grâce à une première augmentation de capital l’an dernier et à un exercice 99 record, l’automatisation de la saline a permis de baisser sensiblement les coûts de production. Mais l’effort doit se poursuivre. Mardi, la SVMS annonçait la seconde tranche de son augmentation de capital, par l’émission de 900 nouvelles actions de 250 francs de valeur nominale, qui seront vendues 750 francs pièce.

Comme l’an dernier, le «noyau dur» des actionnaires, formé de l’Etat, de la Banque cantonale et de l’Etablissement d’assurance incendie devrait répondre favorablement. Et les autres souscripteurs seront d’autant plus faciles à trouver que la SVMS distribue depuis deux ans des dividendes de 20 pour cent.

A côté de ces efforts de rationalisation, la SVMS mise également sur ses nouveaux produits à haute valeur ajoutée, soit les sels fins de table et la gamme des quatre sels aux herbes bio. Ces derniers sont encore en phase de lancement, mais la Société compte bien avoir écoulé 190 000 de ces petites boîtes colorées d’ici à la fin de l’année et doubler la mise en 2001. Jusqu’ici, les ventes ont surtout bien marché aux Etats-Unis, au Japon, en Italie… et dans le canton de Vaud.

Marc-André Miserez

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