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La Suisse et l’Europe presque sur la même longueur d’onde

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A l'exception de la question de l'accès aux médicaments, Berne et Bruxelles défendent les mêmes positions au sommet de l'OMC à Doha.

La Suisse partage l’avis de l’Union européenne: l’échec de Seattle ne doit pas se répéter. Et, à Doha, la conférence de l’OMC doit être l’occasion pour lancer un signal fort à la communauté mondiale. La seule réponse possible face aux menaces actuelles d’instabilité politique.

Trois dossiers seront au centre des négociations: l’agriculture, la dimension environnementale et sociale, l’accès aux médicaments. Dans l’ensemble, la position suisse rejoint celle de l’Union européenne. Mais avec des nuances sensibles.

Défense des produits du terroir

Sur le dossier de l’agriculture, la délégation suisse, emmenée par le conseiller fédéral Pascal Couchepin, plaidera, comme les Quinze, en faveur d’une agriculture multifonctionnelle. Soit une agriculture qui prend en compte la sécurité alimentaire, la protection de l’environnement, le développement rural et la transparence pour le consommateur.

Soucieuse de défendre les produits du terroir, comme le Merlot tessinois ou la viande séchée des Grisons, la délégation suisse défendra en particulier l’extension de la protection des «indications géographiques». Ce que les Etats-Unis refusent.

L’Union européenne veut, par ailleurs, que le nouveau cycle de négociations ait un contenu plus large et que l’on inclue la dimension sociale et environnementale du commerce. Berne exprime certaines réticences.

L’accès aux médicaments

Tout à fait d’accord, déclare un expert suisse, pour tenir compte de l’environnement. Mais, vu certaines oppositions à la prise en compte des questions sociales, la Suisse estime préférable de se concentrer sur des dossiers qui ont plus de chances d’aboutir.

Reste le dossier de la propriété intellectuelle et de l’accès aux médicaments. Un sujet qui intéresse tout particulièrement la Suisse – «c’est notre seule matière première», souligne-t-on à Berne. Et sur lequel la Suisse défend une position remarquée , aux côtés des Etats-Unis.

Berne s’oppose avec fermeté à toute révision des accords TRIPS sur les droits de propriété intellectuelle. Révision qui nuirait à la protection offerte par les brevets à la recherche pharmaceutique.

La Suisse est prête à accorder des exceptions à des pays pauvres, en cas d’urgence. Pour lutter, par exemple, contre l’épidémie du sida. Mais il n’est pas question d’assouplir les normes. Ce qui permettrait à certains pays, comme l’Inde ou le Brésil, de produire des médicaments génériques, moins chers.

Et les négociateurs suisses qualifient d’«ambiguë» la position de Bruxelles qui entend jouer un rôle de médiateur. C’est, soulignent-ils, un dossier qui ne mobilise en fait pas beaucoup les pays membres de l’Union européenne.

Barbara Speziali, Bruxelles

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