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La Suisse plus polluée que jamais

Chaque année, près de 1800 personnes meurent des conséquences de la pollution de l'air due aux véhicules à moteur. swissinfo.ch

L'air et le sol sont trop pollués en Suisse. Après dix ans de recherche, le Fonds national de la recherche scientifique tire la sonnette d'alarme.

Présenté lundi à Berne, le bilan du programme prioritaire (PP) consacré à l’environnement du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS) est sans appel. Les ressources vitales que sont l’air et le sol sont très fortement pollués.

Le trafic routier montré du doigt

Bien évidemment, les sources de pollution de l’air sont multiples. Mais, les chercheurs du FNRS pointe plus particulièrement du doigt le trafic routier.

Ainsi, chaque année près de 1800 personnes meurent des conséquences de la pollution de l’air due aux véhicules à moteur, soit trois fois plus que dans les accidents.

Concernant les terres, les chercheurs relèvent qu’un tiers des sols biologiquement actifs est menacé par la densification et la concentration de substances nocives ainsi que par l’érosion.

L’érosion, justement, a connu une accélération importante liée aux catastrophes naturelles dues aux changements climatiques. Sans oublier que depuis le début de ces études, un mètre carré de sol disparaît chaque seconde sous une construction nouvelle.

Et la liste des pollutions est loin d’être exhaustive. Ni la flore et ni la faune ne sont épargnées. Le nombre des espèces florales et animales indigènes menacées ne cesse d’augmenter. Déjà, près de 95% des amphibiens, 80% des reptiles, 45% des oiseaux nicheurs et un tiers des plantes sauvages ont disparu ou sont menacés.

Enfin, la pollution sonore inquiète les scientifiques. Un quart au moins de la population est exposé à un niveau de bruit qui dépasse les normes pour les quartiers d’habitation.

Selon le rapport, les engagements pris lors de la conférence de Kyoto sur le climat pour la réduction des gaz à effet de serre ne pourront pas être tenus.

Développement durable oublié

L’autre constat alarmant tient en une phrase: la Suisse n’est pas sur le chemin du développement durable. Il s’agit de l’y ramener vite. La direction du programme prioritaire appelle notamment à une meilleure application de la loi sur le CO2. Elle préconise une véritable réforme fiscale «écologique».

Une politique qui, pour ces chercheurs, impliquerait mieux tous les acteurs concernés et créerait des conditions qui facilitent l’apprentissage et l’action dans le domaine de l’écologie.

Et ce n’est pas tout. Les scientifiques proposent également la création d’agences de l’énergie. Elles serviraient à promouvoir et discuter des arrangements concrets dans le secteur privé. Objectif: diminuer le taux de CO2.

Approuvé en 1991 par le Parlement avec cinq autres programmes prioritaires, le programme «Environnement» a démarré en 1992. En dix ans, le programme prioritaire du FNRS a investi 99,8 millions de francs pour effectuer toutes ces recherches.

Prévu à l’origine pour mettre au point des procédés techniques, le programme a été réorienté en 1996 vers le développement durable. Négligé entre-temps.

Au total, près de 250 travaux ont été menés et 11 brevets ont été déposés. Ces recherches ont permis la rédaction de 444 travaux de diplômes et 303 thèses de doctorats universitaires, sur le thème de l’environnement.

swissinfo avec les agences

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