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La Suisse s’attaque au financement du terrorisme

Les débris de l'avion de la PanAm qui avait explosé en décembre 1988 au-dessus de Lockerbie, en Ecosse. Keystone

La Suisse est devenue le 43ème pays à signer la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme. Une fois ce traité ratifié, les autorités helvétiques obligeront les banques à signaler toutes les transactions douteuses.

Les Nations unies décident fin 1999 de s’attaquer à la question centrale du financement du terrorisme. Le 9 décembre, l’assemblée générale de l’ONU adopte par consensus la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

La France et la Grande Bretagne sont parmi les premiers signataires, 41 autres pays leur emboîtent le pas jusqu’à aujourd’hui. Cette convention a pour ambition de mettre en place des instruments efficaces et complets contre l’argent du terrorisme, tant sur le plan de la prévention que sur celui de la répression.

Dans un monde de plus en plus global, interdépendant, ouvert, les gouvernements sont dépassés par les techniques de communication et de transfert d’argent. D’où la nécessité urgente de se doter d’instruments de coopération et de réaction efficaces. Parmi les mesures mises en place par la Convention : la levée du secret bancaire et la possibilité de confisquer des avoirs.

Le 16 mai de cette année, le Conseil fédéral a approuvé la Convention comme l’avaient déjà fait certaines des plus grandes places financières mondiales. Hier, Jenö Staehelin, observateur permanent de la mission de la Suisse auprès des Nations unies, a solennellement signé la convention au siège de l’ONU à New York.

«Il s’agit pour nous d’empêcher que la Suisse ne soit utilisée pour financer le terrorisme, explique Jenö Staehelin. Mais nous nous sommes aussi assurés que cette convention ne pourrait pas être utilisée pour nuire aux intérêts légitimes de notre place financière».

La Suisse a participé à l’élaboration du document auquel les banques étaient favorables, selon l’ambassadeur, car il n’est pas dans leur intérêt de tremper dans des affaires suspectes.

«Nous sommes très heureux, se réjouit Palitha T.B. Kohona, chef de la section traité du bureau des affaires juridiques de l’ONU. Cette signature va sans aucun doute envoyer un message très positif et encourageant aux autres pays, pour qu’ils fassent de même».

Une fois la Convention ratifiée par la Suisse, les banques auront le devoir de signaler toute opération douteuse. Il faudra avant cela que le parlement adopte les modifications nécessaires du code pénal, ce qui devrait intervenir dans les prochains mois.

Philippe Bolopion, New York

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