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La Ville de Genève délaisse le Théâtre de Carouge

La Ville de Genève veut couper la subvention de 700 000 francs au Théâtre de Carouge, dès la saison 2001-2002. Keystone

Les conseillers municipaux de la Cité de Calvin décident de ne plus soutenir le Théâtre de Carouge. C'est une sérieuse entaille dans la vie culturelle genevoise et romande.

Pourtant, le Département des affaires culturelles de la Ville de Genève avait prévu dans son projet de budget 2001 le maintien de la subvention de 700 000 francs pour le Théâtre de Carouge.

«D’autant que le Théâtre de Carouge est le plus gros employeur de comédiens romands à l’année. Il assure de l’emploi dans une profession qui est loin d’être stable, relève Pierre Roehrich, directeur du Département des affaires culturelles de la Ville de Genève. D’où la candidature plus que légitime du Théâtre de Carouge pour le projet d’une école romande de théâtre.»

En revanche, le Conseil municipal de la Ville de Genève, lui, ne l’a pas entendu de cette oreille. Il a décidé de couper ladite subvention de 700 000 francs au Théâtre de Carouge, à partir de la saison 2001-2002.

«C’est regrettable, commente Pierre Roerich, car cette coupure va mettre en péril l’organisation et la programmation de la dernière saison de Georges Wod, directeur du Théâtre de Carouge.»

En fait, les municipaux genevois se sont référés à une décision qui avait été prise, il y a trois ans, à la suite de l’examen de la situation de toutes les subventions que la Ville de Genève accordait à différentes institutions et prestations culturelles hors du territoire municipal.

En 1998, en effet, le Conseil municipal genevois avait voté une résolution dans laquelle il financerait encore le Théâtre de Carouge pendant les années 1999 et 2000. Puis il avait décidé de supprimer cette subvention.

«Evidemment, à l’époque, l’état des finances de la Ville de Genève était catastrophique, précise Pierre Roerich. Les politiques cherchaient alors à réduire le train de vie culturelle de la Ville de Genève.»

Aujourd’hui, même si la situation des finances est redevenue favorable à Genève, son Conseil municipal n’en a pas pour autant tenu compte, préférant exécuter ce qui avait été décidé en 1998.

En outre, une majorité des conseillers municipaux de la Ville de Genève ont estimé que «les autres collectivités publiques devaient accomplir un plus gros effort de soutien en matière de subventions culturelles».

Et cela, «d’autant plus dans le cas particulier de la Ville de Carouge qui, elle, bénéficie d’une situation financière confortable et qui jouit d’un taux d’imposition communal inférieur à celui de la Cité de Calvin».

Toutefois, sachez que le Théâtre de Carouge demeure soutenu financièrement par sa commune et le canton de Genève. Reste que le Conseil de fondation du théâtre se réunit vendredi pour réévaluer l’avenir de son institution culturelle.

Emmanuel Manzi

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