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Le «non» de la droite nationaliste au milliard de cohésion

C'est un non plus que massif que les délégués de l'UDC ont adressé samedi au 'milliard de cohésion'. Keystone

Les délégués de l'UDC réunis en assemblée à Granges s'opposent au versement d'un milliard de francs aux dix nouveaux pays membres de l'Union européenne, en votation le 26 novembre.

Par ailleurs, l’Union démocratique du centre a affirmé que la politique en matière d’asile et d’étrangers restera l’un de ses chevaux de bataille.

Les délégués de l’UDC ont dit non à une écrasante majorité à la loi sur la coopération avec l’Europe de l’Est et au versement du milliard de cohésion.

Réunis samedi à Granges, dans le canton de Soleure, ils ont recommandé, par 122 voix contre trois de glisser un non dans l’urne le 26 novembre prochain.

Ce qui n’est évidemment pas une surprise, puisque c’est le parti lui-même qui a lancé le référendum sur cette question.

Pas de conséquences…

«Cette loi ne se résume pas au fameux milliard de cohésion», a notamment argumenté le conseiller national argovien Luzi Stamm. «Elle ouvre la porte à d’autres contributions». Et d’ajouter qu’on murmure en coulisses que le Conseil fédéral (gouvernement) a déjà promis 350 millions de francs supplémentaires en vue de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’Union européenne.

Selon lui, un refus le 26 novembre «n’aurait guère de conséquences pratiques». C’est Micheline Calmy-Rey qui aurait un problème, pas la Suisse, estime-t-il, en évoquant la ministre des affaires étrangères, par ailleurs traitée samedi de «pleurnicheuse», et de «peu crédible». Entre autres qualificatifs.

A noter que samedi, aucun partisan de l’aide aux pays de l’Est n’a été invité pour défendre le point de vue inverse.

Hasard du calendrier: le Parti libéral suisse (PLS), réuni samedi en assemblée à Pully, dans le canton de Vaud, a approuvé à l’unanimité la loi sur la coopération avec l’Europe de l’Est et le versement d’un milliard de francs aux dix nouveaux pays membres de l’Union européenne.

Etrangers: le combat continue

Galvanisée par le oui du peuple suisse au durcissement des lois sur l’asile et les étrangers, le 24 septembre, l’UDC entend poursuivre son combat contre les «abus» en matière d’immigration. Le parti prépare de nouvelles initiatives contre les étrangers qui refusent de s’intégrer, a annoncé samedi son président Ueli Maurer.

«Les problèmes ne sont pas résolus, beaucoup s’en faut», a-t-il dit. Et de dénoncer les «nombreux dysfonctionnements dans les procédures de naturalisation» et «le refus de s’intégrer de personnes provenant d’autres cercles culturels, plus particulièrement de l’islam».

L’UDC travaille actuellement à des propositions législatives demandant que toute personne qui souhaite immigrer, vivre et travailler en Suisse reconnaisse «expressément et de manière contraignante» que l’ordre public de l’Etat est supérieur à un «éventuel régime légal défini par sa religion», sous peine de perdre tout droit à une autorisation de séjour, a expliqué Ueli Maurer.

Quant aux naturalisations, dont le nombre est passé de 6.000 par an dans les années 1990 à plus de 40.000 aujourd’hui, l’UDC compte sur son initiative populaire «Pour des naturalisations démocratiques» déposée en janvier dernier. Les citoyens doivent garder la compétence de choisir les personnes pouvant devenir Suisses, a souligné Ueli Maurer.

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Union démocratique du centre

Ce contenu a été publié sur L’Union démocratique du centre (UDC) se situe à droite du paysage politique suisse. Née en 1971 de la fusion de deux partis défendant les intérêts des paysans et des artisans, elle a connu une progression fulgurante depuis le début des années 90. Prônant une politique économique libérale, une coopération limitée avec l’Union européenne (UE) et…

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Le Jura fustigé

L’Assemblée de l’UDC, qui devait à l’origine se tenir à Bassecort, dans le canton du Jura, s’est ouverte sur de violentes critiques à l’égard de celui-ci, Ueli Maurer jugeant «politiquement inquiétant» le fait que Bassecourt ait renoncé à accueillir les délégués UDC en raison d’une menace de manifestation d’activistes de gauche.

Philippe Rotter, membre de l’UDC jurassienne, a exprimé sa «honte» que son canton ne puisse accueillir l’assemblée. Un avis partagé par le Soleurois Heinz Müller qui a parlé de «scandale absolu pour le pays».

swissinfo et les agences

La nouvelle Loi fédérale sur la coopération avec les Etats d’Europe de l’Est passera devant le peuple le 26 novembre.
Elle est soutenue par la gauche gouvernementale, les écologistes et la droite, à l’exception du premier parti du pays, l’Union démocratique du centre (UDC).
Appuyée par deux petits partis de la droite dure, l’UDC a en effet lancé un référendum contre cet objet.

Depuis 1990, la Suisse a consacré 3,45 milliards de francs à l’Europe de l’Est. Ce soutien à la démocratie et à une économie de marché respectueuse de l’environnement est basé sur la Loi fédérale sur la coopération avec l’Europe de l’Est.

Dix nouveaux Etats ont adhéré le 1er mai 2004 à l’UE, avec laquelle la Suisse dispose de deux paquets d’accords bilatéraux. Berne a été priée de contribuer à cette extension, ce que le Parlement a approuvé ce printemps.

Si le peuple le veut, la Suisse va engager un montant annuel de 200 millions de francs pendant cinq ans. Divers projets seront soutenus. Leur lancement et leur durée varieront, avec pour conséquence que les dépenses s’échelonneront en réalité sur dix ans, soit 100’000 francs par an.

Les fonds seront prélevés surtout sur l’aide au développement pour les pays de l’Est et sur les budgets des ministères de l’Economie et des Affaires étrangères.

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