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Le boum économique ne profite pas au travail temporaire

Le travail temporaire n´a enregistré qu´une faible croissance cette année en Suisse. Arguant d'un potentiel de développement supérieur, les responsables demandent un assouplissement de la politique d'immigration pour dynamiser la branche.

Malgré l’embellie enregistrée dans le domaine de l’emploi cette année, le secteur de l’intérim n’a comptabilisé que quelque 75 millions d’heures de travail, soit une légère hausse de 5 pour cent par rapport à 1999.

Pourtant selon Georg Staub, directeur de l’Union suisse des services de l’emploi (USSE), «le marché dispose d’un potentiel beaucoup plus important. Si nous pouvions recruter plus de personnes, nous afficherions une croissance de près de 20 pour cent.»

Pour soutenir un développement conforme aux réalités du marché, la banche demande donc un assouplissement de la politique d’immigration de la Suisse. «La réglementation actuelle désavantage le secteur du travail temporaire, favorise le travail au noir et limite les possibilités des petites et moyennes entreprises», a affirmé M. Staub.

L’USSE a également souligné que le manque de main d’œuvre temporaire entraînait un manque à gagner de plus d’un milliard de francs par an à l’économie suisse.

Par ailleurs, pour la première fois, l’association a délivré des chiffres concernant l’activité temporaire en Suisse. Au total, les salaires des employés intérimaires sont chiffrés à un peu moins de 3 milliards de francs, soit environ 1,5 pour cent de la masse salariale totale. La rémunération mensuelle moyenne a atteint 4050 francs.

Selon les responsables de la branche, le travail intérimaire est moins répandu en Suisse que dans le reste de l’Europe. L’an passé, ce secteur a employé quelque 170 000 personnes, soit 1,35 pour cent de la part totale de l’emploi. Dans l’Union européenne, le travail temporaire représente 1,5 pour cent de l’emploi.

Par ailleurs, les personnes en mission temporaires disposant d’une formation commerciale sont nettement moins nombreuses en Suisse que dans l’UE. Elles représentent 26,8 pour cent de l’effectif, contre 73,2 pour cent pour les employés temporaires des activités industrielles.

Cependant, la branche table sur une forte croissance pour les dix prochaines années. «Les bureaux de placement joueront à l’avenir un rôle toujours plus important sur le marché du travail», a indiqué lundi le cabinet de conseils McKinsey dans une étude commandée par la Confédération internationale des entreprises de travail temporaire (CIETT).

Selon ce rapport, plus de 4 millions de nouveaux emplois pourraient être créés d’ici 2010 par le biais du travail intérimaire. Dans dix ans, la branche pourrait représenter près de 10 pour cent des emplois.

swissinfo avec les agences

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