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Le Conseil national approuve le rapport sur la politique de sécurité

Les critiques de la droite dure et de l’extrême gauche n’y ont rien changé. Le rapport sur la politique de sécurité 2000 - qui jette les bases de la réforme de l’armée - a été accepté mercredi par la majorité des députés.

Les critiques de la droite dure et de l’extrême gauche n’y ont rien changé. Le rapport sur la politique de sécurité 2000 – qui jette les bases de la réforme de l’armée – a été accepté mercredi par la majorité des députés.

Le rapport, qui postule la sécurité par la coopération nationale et internationale, a suscité un débat de près de quatre heures. L’impossibilité d’y changer quoi que ce soit n’a visiblement pas freiné les orateurs, qui ont profité de l’occasion pour présenter chacun leur vision de la sécurité ou de l’armée.

«Pour faire face aux nouvelles menaces que représentent les conflits intérieurs ou la criminalité organisée, la Suisse ne peut plus se contenter de faire cavalier seul», a lancé, au nom de la commission, le libéral genevois Jacques-Simon Eggly.

De son côté, le démocrate-chrétien genevois Jean-Philippe Maitre a plaidé pour un renforcement de la coopération avec les organisations internationales et les pays voisins. «S’il s’agit d’adhérer rapidement à l’Union européenne et à l’ONU, pas question d’entrer dans l’OTAN», lui a répondu la gauche.

L’UDC s’est élevée contre toute atteinte à la neutralité, qui constitue, à ses yeux, le meilleur moyen d’assurer la sécurité du pays. «La neutralité n’est pas un but, mais un moyen de servir la politique de sécurité, a rétorqué le démocrate-chrétien lucernois Josef Leu. L’idée est de mettre davantage à profit la marge de manoeuvre existante».

Le projet d’armer les soldats suisses engagés dans des missions de maintien de la paix à l’étranger dépasse nettement cette marge, selon le démocrate du centre zurichois Ulrich Schlüer. Même son de cloche pour le communiste vaudois Josef Zisyadis, qui a promis la participation du PdT au référendum annoncé contre la future révision partielle de la loi sur l’armée.

Le camp rose-vert a critiqué la conception trop militariste de la sécurité. «Le rapport exclut totalement le service civil», s’est indigné le socialiste zurichois Andreas Gross. Or, «le monde a besoin d’une politique de paix menée sur des bases civiles et non militaires», a renchéri sa collègue Barbara Haering.

Quoi qu’il en soit, par 114 voix contre 44 et 25 abstentions, le National a décidé d’approuver le rapport sur la politique de sécurité 2000. Une approbation que le ministre de la Défense Adolf Ogi n’interprétera pas comme un blanc-seing pour des réformes impromptues de l’armée.

«Aux menaces globalisées, il faut des réponses internationales, a affirmé le conseiller fédéral. La Suisse ne peut plus se borner à être neutre. Elle se doit d’être solidaire . Aujourd’hui, a conclu Adolf Ogi, il n’est pas question d’adhérer à l’OTAN, mais il n’est pas exclu que le sujet revienne sur le tapis dans dix ou vingt ans si la situation change».

SRI avec les agences

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