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Le diagnostic du Dr Schwab

Klaus Schwab, président du Forum Economique Miondial. Keystone Archive

Pour le directeur du Forum économique mondial (WEF) la planète n'a jamais connu un degré d'incertitude aussi grand.

Un monde plus que jamais fragilisé sur lequel se pencheront les «global leaders» fin janvier à Davos, lors de leur forum annuel.

«Depuis que le WEF existe, le monde n’a jamais connu un tel degré de fragilité. Nous sommes submergés par les défis», précise Klaus Schwab.

Le patron du WEF a bien sûr en tête la récession de l’économie mondiale : «contrairement aux crises précédentes, la récession actuelle concerne surtout les investissements».

«En outre, poursuit Klaus Schwab, certains secteurs comme les télécommunications sont victimes de surcapacité».

Le directeur du WEF pointe également les scandales qui ont ébranlé le monde économique et financier : «Il faut redéfinir les règles du gouvernement d’entreprise».

Klaus Schwab s’inquiète aussi du malaise qui s’installe au sein de la classe moyenne dans des pays comme la Suisse et du chômage qui frappe les cadres d’un grand nombre d’entreprises.

Le prix du terrorisme

A ces redoutables défis s’ajoute le terrorisme. Avec le risque de confrontation entre Orient et Occident qu’il génère.

«Lors du prochain forum de Davos, nous allons lancer une plate-forme de dialogue entre l’Occident et le monde musulman. Elle sera présidée par quatre chefs d’Etat européens et musulmans», révèle Klaus Schwab.

Au passage, le directeur du WEF se demande d’ailleurs quel sera l’impact économique du terrorisme et des mesures qu’il suscite, y compris une éventuelle guerre contre l’Irak.

Klaus Schwab voit à travers ce tableau peu réjouissant un dénominateur commun : une perte généralisée de confiance.

«Le prochain forum de Davos entend contribuer à reconstruire cette confiance», lance Klaus Schwab. Pour y parvenir, le professeur d’économie fixe un objectif général.

«Il faut combiner l’efficacité du marché qui permet une allocation optimale des ressources avec une meilleure justice sociale», précise Klaus Schwab.

Des entrepreneurs héroïques

Pour mener à bien ce programme, le directeur du WEF a forgé deux concepts qui devraient faire fureur lors du prochain forum.

Il s’agit de la «corporate global citizenship» – la citoyenneté globale d’entreprise – qui doit être menée par des «social entrepreneurs», des patrons qui pensent au développement à long terme de leur entreprise.

Car Klaus Schwab n’en démord pas : «Les entrepreneurs sont les héros de notre temps. Ce sont eux qui prennent des risques et qui créent sur le terrain les vraies transformations sociales».

Reste que pour accomplir leur mission, les chefs d’entreprise doivent plus que jamais dialoguer avec les gouvernements et le reste de la société civile. Le rendez-vous de Davos le permettra sans doute.

La main tendue aux opposants

Même les opposants les plus résolus seront de la partie. «Nous sommes favorables à une manifestation à Davos, pour autant qu’elle soit non-violente», affirme ainsi André Schneider, l’un des directeurs du WEF.

André Schneider précise également que des tables rondes seront organisées à l’extérieur du Palais des congrès de Davos. Elles réuniront des représentants d’ONG suisses et des participants du forum.

swissinfo/Frédéric Burnand à Genève

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