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Le dossier suisse de Didier Schuller risque de se dégonfler

L'argent de Didier Schuller n'était pas géré en Suisse. Keystone Archive

L'ancien élu français continue de faire la Une dans son pays. En Suisse, la commission rogatoire n'a pas donné grand chose.

Conseiller général RPR dans la région parisienne, proche de l’ancien ministre Charles Pasqua, Didier Schuller, menacé par la justice française, préfère fuir en 1995, en pleine campagne électorale. Il se réfugie en Suisse, puis aux Bahamas, et enfin en République dominicaine.

Dénoncé par son fils Antoine, domicilié en Suisse, Didier Schuller est revenu en France le mois dernier, encore une fois en pleine campagne pour l’élection présidentielle.

Mercredi, il fait la Une du quotidien Le Parisien, avec un titre accrocheur : «Jusqu’où ira Schuller?», dans une interview distillant des informations embarrassantes pour Jacques Chirac.

En Suisse, en revanche, le dossier pourrait se dégonfler. La rumeur laissait entendre que Didier Schuller aurait été ruiné par son gestionnaire de fortune, Jacques Heyer, patron de Heyer Management, inculpé en 1997 pour «gestion déloyale aggravée». L’ancien élu RPR aurait perdu 3 millions de dollars dans la faillite de cette société.

Deux courtiers mis en cause

Or, Didier Schuller n’apparaît pas officiellement dans le dossier de la faillite de Jacques Heyer. «C’est exact, les deux hommes se connaissent. Mais cela ne signifie pas que mon client gérait la fortune de Didier Schuller», souligne Michel Valticos, l’avocat de Jacques Heyer.

Plusieurs hommes politiques, proches de Jacques Chirac, ont également été cités parmi les clients de Heyer Management. Des noms que l’on ne retrouve pas dans le dossier. «Et la commission rogatoire adressée par la France n’a pas donné grand chose», constate-t-on au palais de justice de Genève.

Cela signifie que Jacques Heyer ne gérait pas en Suisse l’argent de Didier Schuller. Il n’est pas impossible que la gestion des comptes de l’ancien conseiller général RPR passait par les îles Caïmans, ou par un autre paradis fiscal.

Malgré tout, Jacques Heyer pourrait voir son dossier s’alléger. En effet, il a toujours affirmé avoir été lui-même abusé par des financiers étrangers, en l’occurrence des courtiers français installés aux Etats-Unis. Or, deux d’entre eux, Philippe Hababou et Marc Rousso, ont été récemment mis en cause par la justice new-yorkaise.

swissinfo/Ian Hamel

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