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Le pôle français de Swissair largue 1338 emplois

Grâce à son plan de restructuration, Marc Rochet espère pouvoir attirer de nouveaux investisseurs. Keystone Archive

Après plusieurs mois d'incertitude, le président directeur général d'AOM/Air Liberté, Marc Rochet, a enfin dévoilé lundi son plan de restructuration. Les deux compagnies vont devoir supprimer l'équivalent de 1338 emplois. 1500 collaborateurs au moins sont concernés.

Le couperet est tombé. Et il sera douloureux pour les salariés. Marc Rochet a, en effet, annoncé la suppression de 1328 emplois temps plein, soit un tiers des effectifs des deux compagnies réunies.

Selon les syndicats, qui ont décidé d’une grève illimitée à la veille des départs en week-end, le nombre de salariés concernés est supérieur aux emplois supprimés. Il dépasserait le chiffre de 1500, si l’on compte, outre des salariés à temps plein, des temps partiels et des mi-temps.

Le plan de restructuration prévoit en outre la réduction de la flotte à 27 appareils contre une cinquantaine actuellement. Et la réduction des activités d’un quart. Seront fermées, les lignes de Paris vers Genève, Bordeaux, Marseille, Toulouse, Montpellier, Cayenne.

L’idée est de ne plus affronter la concurrence du TGV et d’Air France sur le réseau intérieur français. Mais de développer des vols charters vers la Méditerranéenne.

En outre, les lignes long-courriers seront commercialement gérées en commun avec Air France, notamment vers les Antilles.

Les actionnaires Swissair Group et Marine-Wendel (dirigé par Ernest-Antoine Sellière, le patron des patrons français) ne veulent plus mettre un sous dans la caisse. Ils veulent ramener le déficit, actuellement de 750 millions de francs, à 500 000 francs à la fin de l’année et rétablir l’équilibre dans 3 ans. Selon les syndicats, la direction n’a fourni aucune indication sur d’éventuels repreneurs.

Par ailleurs, «Swissair Group va étudier le plan social annoncé lundi aux représentants du personnel d’AOM/Air Liberté». Selon Jean-Claude Donzel, porte-parole de Swissair, le groupe helvétique est prêt à y participer, mais sous strictes conditions.

«Trois conditions doivent être remplies au 30 juin au plus tard», précise Jean-Claude Donzel. Primo, ce plan ne doit pas dépasser environ 700 millions de francs suisses et la répartition de la prise en charge de ce montant par les deux actionnaires d’AOM/Air Liberté – Swissair pour 49,5 % et la société d’investissement Marine-Wendel, via Taitbout Antibes, pour 50,5 % – doit être discutée.

Deuxième condition: il faut qu’un partenaire financier s’engage dans la restructuration des compagnies de l’Hexagone. Dernier point: Swissair veut ensuite pouvoir se retirer de ces transporteurs sans aucune autre obligation.

Pour protester contre l’ensemble des mesures annoncées, une délégation d’AOM et Air Liberté a décidé de se joindre, mardi après-midi, à la manifestation nationale prévue à Paris. L’occasion pour les représentants du personnel d’interpeller une nouvelle fois les pouvoirs publics et Air France.

Stéphane Meunier, Paris

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