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Le président autrichien voit en la Suisse un exemple

Le chantier des transversales alpines au menu du président autrichien (à g.), ici avec son homologue Moritz Leuenberger. Keystone

Heinz Fischer achève vendredi une visite d'Etat de deux jours. L'occasion de qualifier la Suisse d'«important exemple» pour l'Autriche en matière de neutralité.

En compagnie de son homologue Moritz Leuenberger, Heinz Fischer s’est rendu dans la journée au Tessin, sur le «chantier du siècle» du Gothard.

Durant la partie plus officielle de la visite jeudi, le président de la Confédération a plaidé pour que Suisse et Autriche mettent leur amitié au service de la paix.

Et de rappeler qu’avant de parvenir à une paix durable, toutes deux s’étaient affrontées durant plusieurs guerres…

Pour Moritz Leuenberger, les deux pays, dans le cadre d’associations différentes, doivent avoir le même objectif: empêcher la guerre, où qu’elle menace.

La Suisse et l’Autriche doivent rendre cet idéal de coexistence pacifique «accessible à d’autres peuples et à d’autres êtres humains», a-t-il insisté, appelant aussi à comprendre les «traumatismes communautaires» à l’origine de nombreux conflits par le passé.

Moritz Leuenberger a également rendu hommage au rôle de l’ONU et à l’Union européenne (UE), qui «comme le psychanalyste autrichien Sigmund Freud l’entendait, garantit la paix par l’union de ses membres».

Ceci dit, le président de la Confédération a rappelé qu’une adhésion «imminente» de la Suisse n’était pas d’actualité.

Un «potentiel d’avenir» pour l’UE

Le président Fischer s’est lui aussi félicité que l’UE ait engendré une «région de paix» en Europe. Le chef de l’Etat autrichien voit du reste «un potentiel d’avenir» pour l’organisation.

Heinz Fischer a aussi qualifié la Suisse d’«important exemple» pour l’Autriche en matière de neutralité.

Face aux guerres en Irak et au Liban, qu’il a vivement déploré, le président autrichien a estimé que les tentatives de justification ne tiendront pas face à l’Histoire, comme ce fut le cas pour la guerre au Vietnam.

Outre les questions européennes, les deux homologues ont d’ailleurs largement évoqué leur action au Proche-Orient durant leurs discussions.

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Neutralité

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Les Affaires étrangères concernées

Au menu des entretiens aussi: certaines questions bilatérales en suspens, comme les divergences sur l’aéroport d’Altenrhein (canton de St. Gall) et la question de l’implantation d’un site pour les déchets nucléaires.

Durant ces deux jours toujours, la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) Micheline Calmy-Rey a aussi évoqué le Proche-Orient avec son homologue autrichienne Ursula Plassnik.

Vendredi, l’étape tessinoise de la visite du président autrichien accompagné de son épouse s’est achevée à Bellinzone par une visite du Théâtre social. La délégation austro-helvétique y a été reçue par Brenno Martignoni, maire du chef-lieu.

En début d’après-midi, Heinz Fischer et Moritz Leuenberger ont fait une halte touristique à Ascona. Mais le point fort de l’étape tessinoise a eu lieu en matinée avec la visite de la station multifonction du chantier des NLFA (Nouvelles lignes ferroviaires alpines) à Faido.

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Nouvelles liaisons ferroviaires alpines

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Un chantier du même genre au Brenner

Les deux hommes ont été conduits dans les profondeurs de la montagne par Peter Zbinden, directeur de la société de construction Alptransit.

Accompagnés de Luigi Pedrazzini, président du gouvernement tessinois, ils ont été chaleureusement accueillis par un groupe de mineurs autrichiens travaillant à la construction du tunnel sous le Gothard.

Heinz Fischer a montré un vif intérêt pour le «chantier du siècle», étant donné qu’un tunnel du même genre est prévu sous le Brenner.

Le président autrichien devait conclure sa visite officielle de deux jours en Suisse au Palais des Congrès de Lucerne, devant un concert de l’Orchestre philarmonique de Vienne.

swissinfo et les agences

L’Autriche compte 8,2 millions d’habitants et a une superficie deux fois plus étendue que la Suisse.
Depuis 1995, l’Autriche est membre de l’Union européenne.
Les deux Etats sont neutres.
Ils pratiquent également tous les deux le secret bancaire.
En 2005, le volume des échanges commerciaux a atteint près de 2 milliards de francs.

Heinz Fischer est né le 9 octobre 1938 à Graz.

Il a étudié à Vienne les sciences politiques et le droit.

Entré en politique dans les années 1960, il a assumé diverses fonctions au sein du parti socialiste autrichien (SPÖ): député au Parlement, chef de groupe parlementaire, vice-secrétaire du part, ministre des sciences, président du Conseil national.

Depuis le 8 juillet 2004, il assume la charge de président de la République autrichienne.

En règle générale, la Suisse invite une fois par année un chef d’Etat étranger pour une visite d’Etat. En 2006, il s’agit du président de la République d’Autriche, Heinz Fischer.

Il est arrivé jeudi à Berne avec son épouse Margrit. Le couple a été reçu avec les honneurs militaires. Heinz Fischer rentrera en Autriche vendredi, après avoir rencontré le gouvernement suisse in corpore.

Les entretiens porteront sur un approfondissement des relations réciproques, sur la question européenne, la coupe d’Europe de football 08, mais aussi sur la coopération scientifique et culturelle. Une excursion au Tessin est également prévue.

La dernière visite d’un chef d’Etat autrichien remonte à 1992.

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