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Les assureurs digèrent mal le 11 septembre

World Trade Center, New York, 11 septembre 2001. Keystone/AP Photo/Chao Soi Cheong

L'année 2001 a été difficile pour les assureurs privés suisses. A cause de la chute des marchés financiers et des attentats aux Etats-Unis.

«L’exercice 2001 a été un des plus difficiles que la branche ait connu depuis longtemps», a déclaré mercredi à Zurich le président de l’Association suisse d’assurances (ASA) Hansjörg Frei lors de la conférence de presse annuelle de l’organisation.

Les résultats financiers des compagnies ont été sensiblement inférieurs aux attentes, notamment en raison de la baisse des intérêts sur les obligations, qui représentent de loin l’essentiel de leurs placements.

Des leçons à tirer

Et bien sûr, le 11 septembre n’a rien fait pour améliorer la situation. Le «potentiel d’assurance» global de la branche (la somme qu’elle est théoriquement en mesure de payer) a fondu de 100 milliards de dollars environ, soit une chute de 15%.

Selon les premières estimations, le coût des attentats aux Etats-Unis sera de 30 à 80 milliards de dollars pour les assureurs suisses. Mais il faudra attendre plusieurs années pour connaître l’ampleur précise des dommages et savoir si les provisions constituées sont suffisantes.

Et la branche devra tirer les leçons des attentats. De nouveaux pools d’assurances contre les actes terroristes, unissant les compagnies sous le contrôle et la garantie de l’Etat, sont à l’étude ou déjà créés dans plusieurs pays. La Suisse également étudie divers projets dans ce sens.

Conséquence de cette année morose, le mouvement général de hausses des primes va s’accélérer. Les assureurs annoncent des augmentations à deux chiffres (soit 10% au moins) pour ces deux prochaines années. Et ceci à l’échelle mondiale.

On s’assure davantage

La morosité économique et les catastrophes n’ont cependant pas que des inconvénients pour les compagnies. «Les Suisses ont tendance à s’assurer davantage», a relevé Hansjörg Frei.

Ainsi, les recettes ont connu des hausses appréciables l’an dernier. Réassurance incluse, le volume des primes encaissées en Suisse a franchi pour la première fois le cap des 50 milliards de francs. Et au niveau mondial, les compagnies d’assurance helvétiques ont engrangé pour 169,5 milliards de francs de primes.

Deuxième pilier pas rentable

L’augmentation générale de 4% enregistrée dans l’assurance vie en Suisse est due essentiellement au deuxième pilier, où les assureurs travaillent souvent à perte. L’ASA en profite pour critiquer les exigences de la loi sur la prévoyance professionnelle (LPP), actuellement en cours de révision.

Depuis 1985, elle fixe à 4% le taux minimal garanti auquel sont rémunérés les capitaux accumulés par les employeurs et les salariés. Or, ce taux n’est plus adapté à la réalité, plaide Roland Chlapowski, du comité de l’ASA. Vu la faiblesse des taux d’intérêts actuels, il devrait être abaissé à 3%.

De même, les assureurs voudraient que la révision en cours de la LPP soit l’occasion d’adapter vers le bas le taux de conversion du deuxième pilier, qui détermine la rente en fonction du capital disponible.

Fixé – lui aussi depuis 1985 – à 7,2% il assure par exemple une rente annuelle de 72 000 francs pour un capital d’un million. L’ASA aimerait voir ce taux ramené à 6,65 % afin de compenser le vieillissement de la population.

swissinfo avec les agences

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