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Les banques suisses donnent le coup de grâce à l’eurochèque

Dès l'an prochain, les banques suisses ne donneront plus d'espèces contre les eurochèques. Keystone

Dès le 1er janvier 2001, il ne sera plus possible d´encaisser en espèces le montant d´un eurochèque dans les banques suisses. C´est la première étape de la disparition complète de cette forme de paiement, victime du succès de l´électronique.

Les eurochèques auront bientôt leur place au musée des monnaies historiques, entre l’écu et le louis d’or. C’est la chronique d’une mort annoncée par les banques européennes regroupées au sein d’Europay, qui s’efforcent d’imposer les moyens virtuels de transaction. La Suisse accompagne le mouvement en commençant par la suppression du paiement «cash».

L’an dernier, le nombre d’eurochèques signés a chuté de 24 pour cent par rapport à l’année précédente. Plusieurs pays ont devancé la Suisse dans la fin de ce système. En Norvège, en Suède, au Danemark et en Grande-Bretagne, les eurochèques appartiennent déjà au passé.

Avant le triomphe de l’argent plastique et des réseaux informatiques, le principe était séduisant. Pour le client, des chèques bienvenus à peu près partout en Europe et dans le bassin méditerranéen, garantis jusqu’à l’équivalent de 200 dollars par une carte bancaire. Pour le commerçant, un encaissement ne nécessitant pas l’acquisition d’un terminal, et une commission inférieure à celle d’une carte de crédit.

Mais, aujourd’hui, les banques pensent avoir trouvé mieux avec le système Maestro. Incorporé à la plupart des cartes bancaires, ce système permet une transaction répercutée en vingt-quatre heures, sur le mode de la carte de débit, au moyen d’un code d’identification.

Une centaine de pays sont d’ores et déjà connectés. Encore faut-il que le commerçant soit équipé du terminal ad hoc. Dans le cas contraire, restera la possibilité de retirer de l’argent liquide à un distributeur, opération il est vrai de plus en plus aisée en Europe.

Le coup de grâce, pour les eurochèques, sera l’abolition de la garantie bancaire dès le 1er janvier 2002. Autrement dit, en même temps que l’introduction de l’euro en pièces et en billets.

«Une coïncidence», affirme-t-on au siège d’une banque établie à Bruxelles. L’utilisation des eurochèques sera encore possible mais impliquera alors, faute de garantie, une confiance aveugle de la part du créancier.

Thierry Zweifel, Bruxelles

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