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Les CFF suppriment 650 emplois

La grande partie du chiffre d'affaires de CFF cargo est réalisé sur l'axe Nord-Sud à travers les Alpes. Keystone

Les Chemins de fer fédéraux (CFF) vont biffer 590 postes de travail dans leur division de fret et 60 autres au sein de leur département infrastructure.

Annoncée vendredi, cette mesure est la conséquence du déficit de 36,6 millions de francs enregistré au premier semestre 2005. Aucun licenciement n’est prévu mais le syndicat de la branche s’énerve.

La division de fret des Chemins de fer Fédéraux est obligée de s’adapter à l’évolution défavorable des affaires.

Fin août déjà, elle avait annoncé l’étude de mesures visant à la réduction de ses coûts dans les secteurs qui ne sont pas directement opérationnels.

Selon CFF Cargo, la situation très délicate qui est la sienne aujourd’hui est directement imputable à la chute des prix, au recul de la demande, aux efforts d’optimisation de la clientèle et à l’augmentation de productivité du trafic routier.

Les trois raisons de la crise

Actuellement, CFF Cargo doit faire face à une érosion persistante des prix et à une baisse simultanée de la demande à cause notamment d’une pression accrue de la concurrence routière.

En effet, le trafic routier a considérablement augmenté sa productivité grâce à l’introduction de la nouvelle limite à 40 tonnes pour les poids lourds. Or, pour le rail, cet accroissement de la productivité n’a été que faiblement compensé par la hausse de la redevance poids lourds liées aux prestations (RPLP).

Par le passé, CFF Cargo avait pu faire face à cette évolution négative des prix et aux pertes qu’elles avait entraîné grâce à un accroissement de sa propre productivité.

En outre, les subventions de la Confédération avaient jusqu’ici permis de limiter les dégâts. Mais de 47 millions de francs suisses aujourd’hui, ces subventions devraient chuter à zéro d’ici à 2008.

CFF Cargo s’attend à un déficit de plusieurs dizaines de millions pour 2005 déjà. Et se doit d’améliorer rapidement et durablement la structure de ses coûts.

Plusieurs mesures sont d’ores et déjà envisagées: réduction des coûts structurels, concentration sur le trafic suisse de marchandises par wagons complets, repositionnement du service du matériel roulant et développement du trafic international Nord-Sud.

Aucun licenciement n’est prévu

La mise en oeuvre des mesures dans le domaine des coûts structurels va conduire à une suppression de 230 postes dont 100 à la centrale de Bâle et 50 au Centre Service Clientèle de Fribourg.

De son côté, la concentration du trafic de marchandises par wagons complets au niveau national va entraîner la suppression de 360 postes.

Au total, 590 postes seront donc supprimés chez CFF Cargo et 60 autres chez CFF Infrastructure, le site de Bienne étant le plus touché.

Quant aux répercussions du projet Service Matériel roulant sur le personnel, elles ne peuvent pas être évaluées pour l’instant. Les suppressions de postes chez CFF Cargo et Infrastructure ne devraient toutefois impliquer aucun licenciement.

CFF Cargo proposera un vaste programme des retraites anticipées et de réorientation professionnelle aux collaborateurs intéressés. Des provisions de 78 millions de francs seront constituées à cet effet.

Dans l’ensemble, CFF Cargo attend de ces mesures une amélioration du résultat de 85 millions de francs par an, ainsi qu’un équilibre des comptes à parti de 2007.

Le syndicat monte aux barricades

Le Syndicat du personnel des transports (SEV) n’accepte pas la décision des CFF de supprimer 650 postes de travail. Il exige un débat public sur les projets de la division Cargo.

Le SEV veut contrer des suppressions d’emplois «encore jamais vues dans le domaine du trafic marchandises». Il reproche à CFF Cargo «un manque total d’imagination et de vision économique à long terme. L’objectif doit être de gagner du trafic et non pas de le démanteler».

De son côté, le Département de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) estime que le nouveau concept des marchandises permettra aux CFF d’acheminer 95 % du volume actuel et d’adapter l’offre de prestations aux besoins des clients.

Pour le DETEC, la question de savoir si la nouvelle desserte couvre l’ensemble du pays est une affaire d’appréciation politique.

Et d’ajouter que, pour pouvoir maintenir l’offre actuelle de prestations, la Confédération devrait allouer des moyens supplémentaires. Or l’octroi de cette aide se ferait au détriment d’autres secteurs, tels que le trafic régional.

Le DETEC parvient à la conclusion que la nouvelle offre satisfait aux exigences de la convention de prestations entre la Confédération et les CFF en matière de desserte nationale. Par conséquent, il renonce à proposer au Conseil fédéral (gouvernement) d’allouer des subventions.

swissinfo et les agences

CFF Cargo est la division fret des Chemins de fer Fédéraux (CFF)
Son siège principal est à Bâle
A l’heure actuelle, l’entreprise emploie 4800 personnes
En 2004, CFF Cargo a transporté 58 millions de tonnes de marchandises
CFF Cargo réalise la plus grande partie de son chiffre d’affaires sur l’axe Nord-Sud à travers les Alpes (avec CFF Cargo Allemagne et CFF Cargo Italie).
En Suisse, le rail détient 65% du trafic marchandises à travers les Alpes. C’est un record européen.

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