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Les commerçants comptent sur un Noël fructueux

Selon les commerçants, les consommateurs doivent plus dépenser pour ce Noël 2003. Keystone Archive

La plupart des commerces de Suisse attendent une nette amélioration pour les fêtes, malgré une année morose.

De son côté, le Secrétariat d’Etat à l’économie constate une légère amélioration du climat de consommation.

Les consommateurs ont encore tendance à garder leur argent dans leur porte-monnaie. Pourtant, les commerces suisses s’attendent à réaliser des affaires plus florissantes à Noël, selon une enquête de l’agence Associated Press (AP)

Après avoir constaté un mois d’octobre en augmentation, les commerçants suisses escomptent une bonne croissance pour les fêtes de Noël.

«Les gens sortent et se font plaisir», explique Peter Leumann, directeur de Jelmoli, un des détaillants les plus connus en Suisse.

Pour Jelmoli, le mois d’octobre a été le meilleur de l’année. «Ce qui nous rend très optimiste pour la période de Noël», ajoute Peter Leumann.

Cet optimisme est largement partagé par d’autres commerçants. «Les consommateurs sont prêts à dépenser de nouveau», affirme le porte-parole de Globus, Ernst Pfenninger.

Ce dernier confirme que les ventes de vêtements, d’accessoires et de nourritures ont largement augmenté en octobre, compensant ainsi, la mauvaise année écoulée.

Cela dit, il faudra relativiser cet élan d’optimisme. Ainsi en décembre 2002, les ventes de Noël avaient chuté de 2,2% dans toute la Suisse.

Par ailleurs, l’été n’a pas été marqué une belle reprise, bien au contraire, les détaillants suisses doivent compenser une baisse générale de 3,2% au mois d’août, par exemple.

Toutefois, ce signe de reprise fait dire au directeur de Jelmoli que le pire est derrière. Et qu’après autant de morosité, les consommateurs ont envie de dépenser.

Analystes moins optimistes

De leurs côtés, les analystes et les associations de consommateurs ne partagent pas complètement cet avis.

Auncun secteur n’a montré un signe d’amélioration, relève Thomas Hochreutener de l’Institut de recherche de marché IHA-GfK.

Et d’ajourer «qu’aucun nouveau produit pourrait, cette année, gonfler les ventes globales.»

Plus précisément, Thomas Hochreutener s’attend à ce que les ventes annuelles stagnent autour de 84 milliards de francs .

Parallèlement, Klause Hug, président de la Fédération suisse des commerces de détail (FRC), confirme la présence de quelques signaux positifs cet automne.

Mais, dit-il, les consommateurs s’abstiennent toujours de dépenser en raison des soucis liés à une situation tendue sur le marché du travail

La forces des entreprises étrangères.

Cela dit, ceux qui dépenseront iront probablement plus vers les discounters. Les grands commerces étrangers semblent avoir plus de chance d’améliorer leurs ventes, selon la FRC.

«Ces commerces européens sont très agressifs sur le marché suisse», admet Klaus Hug.

Les commerces de luxe, eux, ne devraient pas exploser leurs ventes pour les fêtes de fin d’année. «Ces commerces auront leurs clients habituels», explique André Hirtchi, de l’Association suisse des bijoutiers horlogers.

Pour lui, le commerce de luxe souffre de la non-augmentation des salaires et de la diminution des primes.

«Le seul secteur qui pourrait être en expansion reste celui de l’électronique. De nombreux commerçants de détail tablent toujours sur les nouveautés», explique Urs Wilhelm, porte-parole d’Interdiscount, comme le Home cinéma et les nouveaux écrans plats.

Pour Media Markt, les anciennes télévisions vont être rapidement remplacées par les écrans plats, ce qui devrait être bon pour le commerce, conclut Urs Spahr, directeur de Media Markt.

L’optimisme mesuré du seco

Cet optimisme semble toutefois être nuancé par l’enquête trimestrielle du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) qui table sur une légère augmentation du climat de consommation.

Selon son enquête trimestrielle menée auprès de 1100 ménages, cet indice du climat de consommation atteignait 28 points en octobre, contre 35 points au mois de juillet.

Parmi les trois indicateurs qui composent l’indice du climat de consommation, seul celui concernant l’évaluation de la situation économique durant ces 12 derniers mois a évolué de manière significative.

Il a augmenté de 26 points, passant de 90 en juillet à 64 points en octobre 2003, a précisé jeudi le seco.

En revanche, l’appréciation des ménages quant à leur situation budgétaire passée n’a pratiquement pas changé (-19 points en juillet et -18 points en octobre).

Les ménages sont même plus pessimistes en ce qui concerne leur situation budgétaire future, l’indice étant passé de +2 points en juillet à -1 point en octobre.

swissinfo et les agences.

En octobre 2003 le climat de consommation a augmenté de 8 points.
Trois indicateurs composent cet indice:
l’évaluation économique globale et générale et la perception de la situation financière.

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