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Les consoles de jeux font du tort à Lego

Les deux usines de Baar (ZG) du groupe Lego vont fermer. swissinfo.ch

Lego a décidé de fermer deux usines en Suisse. Le géant du jeu pour enfants a enregistré l'an passé des pertes de quelque 200 millions de francs A cause, notamment, de la concurrence des fabricants d'ordinateurs et de consoles de jeu vidéo.

«Nous n’avons réalisé que le 80% des ventes que nous souhaitions faire en l’an 2000», regrette Werner Haefliger, directeur de Lego Suisse. Fondée en 1932, la société a même subi l’an dernier la deuxième plus grande perte de son histoire.

«De façon générale, les jeux anciens ont tendance à décliner», confirme Flavio Santi, conservateur du Musée suisse du jeu à La Tour-de-Peilz. Seuls quelques «indémodables» échapperaient à cette évolution. Les échecs ou le Monopoly, notamment.

Les jeux de construction ont connu leur heure gloire dès la fin du 18e siècle, et jusqu’au 20e siècle. A l’époque, précisément, de la construction de grands ouvrages tels que la Tour Eiffel, souligne Giampaolo Dossena.

«On croyait beaucoup au pouvoir pédagogique de ces jeux», explique ce journaliste italien spécialisé dans le jeu. Mais désormais, les enfants peuvent aussi apprendre à lire ou à écrire avec une vidéo ou un ordinateur. Et ils se forment du même coup aux outils qu’ils utiliseront dans leur future carrière professionnelle.

Et Flavio Santi d’ajouter que les enfants ont aujourd’hui le droit de choisir leurs jouets – une liberté qu’ils avaient rarement par le passé. Et leurs cœurs battent largement pour les nouvelles technologies.

Bref, le monde ludique vit une petite révolution informatique. L’histoire a d’ailleurs déjà connu de tels bouleversements. Par exemple, la chute de l’Empire romain a entraîné celle des jeux «civilisés», tels que le charret et le backgammon. Le Moyen-Age leur a préféré des jeux d’adresse – les quilles, les billes ou le bilboquet.

Chez Lego, on mise sur les vertus pédagogiques du jouet qui développeraient entre autres l’imagination des enfants. La firme danoise ne rejette pas pour autant l’électronique. Elle l’a d’ailleurs intégrée dans le Lego Mindstorms, qui a connu un grand succès.

Reste un autre espoir pour le jouet traditionnel: «Rien ne dit que, dans dix ou vingt ans, la mode ne changera pas à nouveau, conclut Flavio Santi. Les enfants auront alors peut-être envie d’autre chose que d’un ordinateur ou d’une console vidéo pour occuper leurs loisirs.»

Caroline Zuercher

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