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Les partis du centre droit fourbissent leurs armes

Les délégués du PDC ont accepté un contre-projet à l'initiative sur le climat. Keystone

Forts du dernier sondage électoral, les démocrates-chrétiens se voient sur la voie ascendante. Samedi, leur président Christophe Darbellay a appelé à plus de respect et de dignité dans la campagne.

Egalement réunis samedi, les Radicaux ont rappelé l’importance des valeurs libérales qu’ils défendent pour le bien-être de la Suisse. Non sans dénoncer eux aussi les dérapages de la campagne.

«Nous voulons pouvoir débattre dans le respect», a lancé samedi Christophe Darbellay aux délégués de son parti réunis au sommet du Säntis, dans le canton d’Appenzell.

Et le président du PDC de déclarer son soutien à la députée Lucrezia Meier-Schatz, présidente de la Commission de gestion, sous protection policière après avoir reçu des menaces de mort dans le contexte très tendu de l’affaire Blocher-Roschacher.

Le retour

La satisfaction était de mise à la lecture des derniers sondages en prévision des élections d’octobre. «Le PDC est de retour, a déclaré Christophe Darbellay. Et il faudra se battre pour chaque voix pour terminer sur le podium».

Le président des Démocrates-chrétiens a par ailleurs dénoncé les «axes de la peur» que sont selon lui le Parti socialiste et l’UDC (nationaliste). Il a critiqué les affiches des deux partis, qu’il s’agisse des moutons de l’UDC ou de l’avion qui s’écrase sur une centrale nucléaire du PS.

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Plus de sécurité

Le renforcement des effectifs de la police était également à l’ordre du jour, sous le credo «Pour plus de sécurité et moins de violence».

Selon Christophe Darbellay, il faut notamment mener une lutte ciblée contre la cybercriminalité sur Internet car «le système en
place est une invitation à la danse pour les pédophiles».

Les délégués ont ensuite adopté par 160 voix sans opposition une résolution «Pour que la Suisse ne soit plus un îlot de cherté». Elle invite le gouvernement à mettre en oeuvre un programme en 10 points pour lutter «contre les prix excessifs».

L’agenda était chargé: l’assemblée a encore adopté par 151 voix, à nouveau sans opposition, un texte exigeant l’exonération d’impôts des allocations pour enfants et jeunes en formation. Les familles à bas et moyens revenus en seront les principales bénéficiaires, défend le parti.

Ecologie au menu

Par 164 voix, et toujours pas d’opposition, les délégués ont accepté un contre-projet à l’initiative des Verts «Pour un climat sain». Le changement climatique est l’une des principales préoccupations des Suisses, constate le parti.

Les deux formations divergent essentiellement sur deux points. L’initiative des Verts exige une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 30% alors que le PDC poursuit le même objectif que l’UE, soit une réduction de 20%. «Si l’UE passe à 30%, nous suivrons», a déclaré Christophe Darbellay.

Deuxième point de désaccord: l’initiative prévoit une modification de la Constitution fédérale. Le PDC souhaite par contre agir par l’intermédiaire d’une loi sur le CO2, moyen jugé «efficace et rapide».

Pas assez efficace en tous cas aux yeux de Greenpeace. Les militants du mouvement écologique attendaient les délégués du PDC au sommet du Säntis pour leur rappeler la promesse de leur «contrat électoral 07», qui prévoyait une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 22 à 35 % d’ici 2022.

Les Radicaux resserrent les rangs

Egalement en réunion samedi, les Radicaux suisses étaient à Zurich pour donner un coup de cravache à leur campagne. Et si possible inverser la tendance, qui voit le PRD perdre continuellement du terrain.

«Cela fait du bien d’entendre enfin parler de contenu dans cette campagne électorale», a lancé le chef du groupe parlementaire Felix Gutzwiller devant plus de 800 élus, candidats et sympathisants du parti.

«Depuis quelques semaines, nous avons l’impression d’être une deuxième Nouvelle-Zélande», a ironisé le président du parti Fulvio Pelli en référence au tollé qu’a suscité l’affiche de l’UDC, avec ses trois moutons blancs et son mouton noir.

Dans le contexte «pseudo-politique» actuel, Fulvio Pelli s’est félicité de l’attitude positive qu’a su garder son parti par rapport aux autres forces politiques. «Nous sommes les seuls gardiens et le seul moteur du système suisse», a-t-il martelé.

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Heure de vérité

Ainsi, le PRD est-il très fier du bilan de ses deux ministres Pascal Couchepin et Hans-Rudolf Merz. Présents au meeting, ces derniers ont regretté que l’on ne parle pas davantage de leurs succès et avoué se montrer «trop timides» lorsqu’il s’agit de les mettre en avant.

Les Radicaux sont conscients que «leur heure de vérité est arrivée». Le centre-droit, PRD et PDC réunis, recueille moins de 30% des intentions de vote selon le dernier sondage. «Cela doit être un électrochoc pour nous», a souligné le vice-président Léonard Bender.

swissinfo et les agences

UDC, Union démocratique du centre: 25,6% (26,6% en 2003)
PS, Parti socialiste: 22,6% (23,3%)
PDC, Parti démocrate-chrétien: 15% (14,4%)
PRD, Parti radical-démocratique: 14,7% (17,3%)
Verts: 10,7% (7,4%)
Taux de participation: 55% (45,4%)
Ce 7ème sondage a été réalisé entre le 27 août et le 8 septembre dans les trois régions linguistiques. Au total, 2026 personnes ont été interrogées par téléphone. La marge d’erreur et de plus ou moins 2,2%.

Dans les 20 cantons qui ont droit à plus d’un député au Conseil national (Chambre basse), on compte pas moins de 424 candidats écologistes, répartis sur 34 listes. Et ce chiffre ne tient pas compte de la dissidence récente des Verts libéraux.

Parmi les quatre partis gouvernementaux, c’est le PRD qui présente le plus de candidats (414), suivi du PS (402), de l’UDC (399) et du PDC (359).

Toujours dans ces 20 cantons, où l’élection se fait à la proportionnelle, on compte en tout 3089 candidats, ce qui représente un nouveau record.

Le PS et les Verts ont les listes où les femmes sont les plus présentes, avec une proportion de près de 48%. Une proportion qui est de 20,6% à l’UDC, de 25,7% au PRD et de 35,6% au PDC.

Globalement, dans ces vingt cantons, 1088 candidats sont des candidates, ce qui représente une proportion de femmes de 35,2%.

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