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Les portables se volent comme des petits pains

Les délinquants, en particulier dans les milieux de la drogue, changent souvent d’appareil. Keystone

Plus de 120 téléphones portables disparaissent chaque jour en Suisse, qu'ils soient volés ou perdus. Utilisation dans les milieux de la drogue, vente à l'étranger... La police avance plusieurs explications à ces disparitions.

2500 blocages mensuels, pour cause de vol ou de perte: c’est la moyenne annoncée chez Swisscom. Si les chiffres des autres opérateurs sont inconnus, il est possible d’effectuer une petite extrapolation.

L’ancien monopole détenant 68% du marché de la téléphonie mobile, on peut estimer qu’au total quelque 3676 portables disparaissent chaque mois en Suisse.

Ce calcul, présenté par le quotidien Le Temps dans son édition de mercredi, ne fait pas l’unanimité. «Cela me semble immense, commente Thérèse Wenger, porte-parole d’Orange. Il ne faut pas oublier que certains appareils sont perdus puis retrouvés».

Un fait reste indéniable: les polices cantonales enregistrent également de nombreuses déclarations de vols. Alors même que toutes les personnes lésées ne s’annoncent pas officiellement.

Dans le canton de Vaud, par exemple, 1312 vols ont été annoncés à la police en l’an 2000. Contre 1496 en 1999, 1408 en 1998 et 829 en 1997.

Le téléphone portable fait parfois partie d’un butin plus large. Mais souvent aussi, il est subtilisé dans les voitures, dans les magasins ou disparaît des vestes et autres sacs laissés dans un vestiaire.

Ces vols sont difficilement compréhensibles, puisque les appareils n’ont pas de grande valeur. Certains sont même gratuits à l’achat d’un abonnement téléphonique!

Les policiers avancent cependant quelques hypothèses, pour expliquer ces vols autrement que par l’attrait de quelques communications gratuites.

«Parfois, nous retrouvons ces portables dans des affaires criminelles», note André Duvillard, porte-parole de la police cantonale neuchâteloise.

Les délinquants, en particulier dans les milieux de la drogue, changent en effet souvent d’appareil, et surtout de carte SIM. But de l’opération: brouiller les pistes des enquêteurs, ou déjouer leurs écoutes. Dans le milieu, les Nokia et autres Motorola seraient également échangés contre de la drogue.

Dans certains cantons, les policiers supposent en outre que des appareils sont écoulés sur des marchés noirs à l’étranger. Une hypothèse qui expliquerait pourquoi des magasins entiers sont dévalisés.

Caroline Zuercher

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