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Les start-up romandes réduisent leur voilure

Certaines jeunes entreprises, comme LeShop, trouvent leur salut en se faisant racheter par des entreprises plus traditionnelles, faites de bric et de broc. D'autres préfèrent revoir leurs ambitions à la baisse, comme CareOn, Netvertis, E-Monkey ou Singularis.

Selon une étude de Merrill Lynch, les trois quarts des quelque 400 sociétés du secteur Internet actuellement cotées sur les marchés américains disparaîtront d’ici à 2005 sans avoir gagné un centime. Soit, elles seront absorbées par un concurrent, soit, elles disparaîtront purement et simplement.

Le phénomène ne s’arrête pas aux Etats-Unis, où 39 start-up ont fait faillite entre avril et août 2000, et 68 entre septembre et décembre 2000. En Europe, l’e-krach a laissé sur le carreau 53 «jeunes pousses» depuis le début de l’année.

En Suisse, les dégâts sont moindres. Les dépôts de bilan, comme celui de la société zurichoise E-Bazara, se comptent sur les doigts d’une seule main. L’explication? Les chefs d’entreprises suisses ont moins la culture de la frime que leurs homologues californiens, parisiens ou londoniens.

Ils n’ont pas organisé sur les bords du lac Léman ou du lac de Zurich des dîners au champagne pour des centaines d’invités. Ils n’ont pas claqué des millions de francs de publicité sur des dos de bus ou des spots à 20 heures à la télévision.

Résultat, avec le tassement des affaires, les jeunes chefs d’entreprises suisses n’ont pas été contraints de mettre la clé sous la porte. Ils réduisent la voilure en attendant des jours meilleurs.

«Pour tenir le coup, nous nous sommes séparés des administratifs à Lausanne et des gens du marketing aux Etats-Unis. Mais toute l’équipe de base reste. Donc, rien de dramatique», souligne Mehdi-Jacques Aminian, fondateur de Singularis, une start-up installée au Parc Scientifique de l’EPFL, dont le but est d’offrir aux opérateurs TV une relation personnalisée avec leurs auditeurs.

Même son de cloche de la part de CareOn, une start-up genevoise active dans les domaines du management et de l’informatique médicale. Elle n’est pas parvenue à boucler son tour de financement, elle réduit ses effectifs de 18 à 12 collaborateurs et se concentre sur des activités de conseil.

Quant au genevois Netvertis, il a nettement revu à la baisse ses ambitions: ni entrée en Bourse, ni ouverture de bureaux à Paris, San Francisco, Londres et New York. Cette société de conseil se concentre dorénavant sur le marché romand. E-Monkey ne partira pas non plus à la conquête de la planète. La société, installée à cheval sur Genève et Sierre, ne s’investit que sur le marché local.

«Nous avons un bon produit et des compétences. En Suisse, E-Monkey marche très bien. C’est vrai, nous sommes obligés d’aller moins vite. Ce n’est pas grave. Nous prenons toujours autant de plaisir à travailler», souligne sa fondatrice Sue Putallaz: E-Monkey organise, par Internet, les activités non essentielles des entreprises, ce qu’elle appelle, le travail de «singe».

Ian Hamel

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