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Les start-up romandes serrent la vis, mais gardent le cap

Qu'est devenu le très prometteur LeShop.ch, pionner suisse de la vente online? LeShop.ch

Il y a tout juste un an, les start-up recrutaient en cinq minutes, levaient dix millions de francs en trois jours et en moins de six semaines, elles présentaient leur site comme le leader mondial. A présent, comment les «jeunes pousses» romandes résistent-elles à la crise? swissinfo présente un état des lieux en quatre volets.

LeShop, le supermarché sur Internet, basé à Chavannes-de-Bogis, apparaissait comme l’une des jeunes entreprises les plus prometteuses de Suisse. N’était-elle pas le seul fournisseur online d’articles de marque et de produits frais à desservir tout le pays? Alors que Migros se limitait aux régions alémaniques, et Coop, à la vente de vin sur Internet dans la région de Bâle. L’année dernière, LeShop levait des fonds pour financer son expansion à l’étranger, en Argentine et en Allemagne.

Le pionner suisse de la vente online signait un accord de licence avec le grand groupe français Auchan pour l’ouverture de deux magasins dans l’Hexagone. «Nous sommes très fiers de cette alliance car nous démontrons que nous sommes considérés comme des leaders européens du commerce d’épicerie en ligne», confiait Alain Nicod, le fondateur de LeShop, annonçant une entrée en Bourse en 2001.

Et puis patatras, au début de cette année, les responsables du supermarché sur Internet étaient contraints de le reconnaître… «La mise en Bourse semble un processus difficile au vu de la sinistrose qui règne chez les investisseurs pour tout ce qui touche de près ou de loin à Internet». Et faute d’argent frais, l’épicerie en ligne a été rachetée par le groupe bernois Bon Appétit (qui contrôle dorénavant 54% de la start-up).

Malgré son dynamisme (les ventes ont doublé par rapport à 1999), LeShop ne réalise encore qu’un million de chiffres d’affaires par mois (alors que les investissements depuis trois ans ont atteint 20 millions de francs). Le seuil de rentabilité n’est pas prévu avant 2003. Bref, l’assèchement des sources de financement lié à l’explosion de la «bulle Internet» a converti les fondateurs de start-up au réalisme.

«Il y a une année seulement, un capital-risqueur vous mettait carrément à la porte si vous lui parliez de fusion. L’entrée en Bourse était la seule sortie envisageable pour une start-up», rappelait un intervenant lors d’un récent «First Tuesday», une soirée dédiée à la nouvelle économie, qui se déroulait à l’EFPL de Lausanne. (à suivre)

Ian Hamel

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