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Les temps sont durs pour les managers suisses

Anton Affentranger aura fait un passage éclair chez Roche. Keystone Archive

Les départs précipités se sont multipliés ces dernières semaines dans les grandes entreprises, comme Roche, Kuoni ou Vontobel. Le dernier exemple en date est celui d'Anton Affentranger. Le directeur financier du groupe pharmaceutique suisse Roche vient d'être remercié.

Quatre mois à peine après sa prise de fonctions, le 1er janvier 2001, Anton Affentranger a été prié de prendre la porte mardi soir par le PDG de Roche, Franz Humer.

Selon M. Humer, il s’agit d’une question d’incompatibilité d’humeur, «l’alchimie (n’ayant) pas fonctionné» entre les deux hommes. Anton Affentranger, 44 ans, avait pourtant été présenté comme l’oiseau rare, seul susceptible de prendre la succession du «magicien» Henry B. Meier, parti en retraite.

Henry B. Meier a été considéré comme le père de la prospérité financière du groupe Roche, celle des années 90, en réussissant, année après année, à présenter des comptes records.

Après avoir cherché partout un remplaçant, Roche avait porté son choix sur Anton Affentranger, qui a fait toute sa carrière dans la banque. A 39 ans, il a été le plus jeune directeur général de l’UBS, la première banque suisse. Puis il est devenu associé gérant de la grande banque privée genevoise Lombard & Odier, où Roche est venu le débaucher l’année dernière.

Chez Vontobel, une autre grande banque privée suisse, établie à Zurich, le nettoyage de printemps est en cours. La direction a dévoilé cette semaine les pratiques de trois anciens directeurs généraux, dont le CEO (directeur général exécutif), qui ont été remerciés le 15 mars dernier.

Les trois hommes pratiquaient «le management via le portable», selon les mots de Hans-Dieter Vontobel, le président de la banque, qui les a licenciés.

Voyages somptueux, yacht aux Caraïbes, hélicoptère et jet privé pour promener les gros clients de la banque sont autant de pratiques des trois ex-directeurs qui ont suscité l’effarement de la présidence de la banque.

L’image de la banque a été «sérieusement touchée», a regretté une actionnaire de la banque, mardi lors de l’assemblée générale annuelle, organisée dans un cirque, à Zurich.

Chez Kuoni, le numéro un du tourisme en Suisse, mondialement connu pour ses voyages hauts de gamme, une véritable bataille rangée oppose le président Daniel Affolter à une partie de son conseil d’administration et à la direction.

Daniel Affolter est interdit de séjour chez Kuoni, où il n’a plus le droit de mettre les pieds. Il a été suspendu de ses fonctions par le conseil d’administration, pour s’être octroyé une prime de 8 millions de francs prélevée sur les bénéfices de Kuoni, en tant que président de la Fondation Kuoni, premier actionnaire du groupe avec 25% du capital.

Daniel Affolter, un avocat d’affaires de 47 ans, proche d’Alfred Kuoni, 87 ans, le fils du fondateur de l’entreprise, a porté plainte contre la direction de l’entreprise, qui en a fait de même contre lui.

La suite de ce feuilleton est prévue le 15 mai prochain, avec l’assemblée générale de Kuoni, où les actionnaires devront se prononcer sur la destitution de leur président.

swissinfo avec les agences

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