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Mercosur: la Suisse et ses amis de l’AELE renforcent leur position

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Dans la foulée de la visite du ministre suisse de l´Economie Pascal Couchepin en Argentine, l´Association européenne de libre-échange (AELE) a signé mardi un accord de coopération avec le Mercosur. Ce qui ouvre de bonnes perspectives pour la Suisse.

Il s’agit là d’un premier pas vers un accord de libre-échange. Regroupant l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay, le Mercosur est le troisième marché intégré de la planète, juste derrière l’Union européenne et l’Alena nord-américain.

Cet accord ouvre donc des perspectives réjouissantes pour la Suisse et les trois autres membres de l’AELE que sont la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein.

Le commerce entre l’AELE et le Mercosur est en effet déjà important. En 1998, la Suisse a exporté 1,2 milliard de dollars vers le Mercosur et importé 341 millions, la Norvège 257 millions et 299 millions. Le commerce entre l’AELE et le Brésil a représenté 1,6 milliard de dollars, avec l’Argentine 419 millions, l’Uruguay 94 millions et le Paraguay 29 millions.

L’accord signé mardi confirme également la volonté de l’AELE de multiplier les traités de libre-échange avec des pays tiers. L’AELE a déjà signé de tels accords avec 16 pays, le dernier étant le Mexique, le 27 novembre dernier.

Des négociations sont en cours avec le Chili et le Canada. Des contacts sont également pris avec l’Afrique du Sud et Singapour pour lancer de telles discussions.

Les pays approchés par l’AELE ne sont pas choisis au hasard. Ils sont également inscrits dans les tabelles de l’Union européenne et des Etats-Unis. «Si un partenaire arrive à mettre en œuvre un accord de libre-échange, cela représente un sérieux avantage pour ses exportations. Les autres capitales doivent suivre pour ne pas être discriminées», explique Luzius Wasescha, délégué suisse aux accords commerciaux.

Reste que la multiplication de ces accords bilatéraux ou régionaux (70 accords environ sont actuellement en discussion dans le monde) inquiète Mike Moore. Le directeur général de l’OMC craint en effet que de tels accords ne se substituent à un nouveau cycle de négociations multilatérales dont le lancement avait échoué il y a un an à Seattle.

Pour Luzius Wasescha, ce risque n’est pas encore sérieux: «Si l’OMC ne fonctionnait pas, les craintes de Mike Moore seraient légitimes. Mais l’OMC continue de fonctionner et beaucoup de travail est effectué pour restaurer un climat de confiance en vue de nouvelles négociations multilatérales. Les accords régionaux de libre-échange peuvent être donc considérés comme une étape vers un nouveau cycle de négociation au sein de l’OMC».

Luzius Wasescha admet tout de même un risque: ce processus régional de libre-échange se fait au détriment des pays les moins avancés. Selon le délégué suisse aux accords commerciaux, ces pays ont donc tout intérêt à soutenir un nouveau cycle de négociation dans le cadre de l’OMC. Un cadre qui leur permettra de profiter également des avantages du libre-échange.

Frédéric Burnand

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