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Miracle sauvé des eaux par Otto Ineichen

La nouvelle société Miracle devrait employer 120 collaborateurs contre 318 pour l'ancienne. Keystone

Une partie du fabricant de logiciel bernois en déroute Miracle va être sauvée grâce à la création d'une nouvelle société. Un groupe d'investisseurs emmené par Otto Ineichen, connu pour ses magasins, va monter dans le capital de la société reprenante.

Ce capital-actions sera de 3 millions de francs, a indiqué à la presse Otto Ineichen – réputé pour ses magasins Otto le Soldeur – à Langenthal (BE), au siège de Miracle. La nouvelle société devrait employer 120 collaborateurs contre 318 pour Miracle ancienne formule.

Le groupe d’investisseurs détiendra 76 pour cent de la nouvelle entité, 24 pour cent étant repris par sept collaborateurs de l’entreprise, en majorité des cadres. «Une entrée en bourse n’est envisageable que si la société dégage des chiffres noirs, ce qui est possible dans cinq mois», a ajouté M. Ineichen.

M. Ineichen avance deux raisons à son implication dans le sauvetage des logiciels développés par Miracle. D’abord, son fils le remplace progressivement à la tête de la chaîne de magasins discount qu’il a fondé. M. Ineichen a décidé de lui laisser la place dès janvier prochain.

En second lieu, il souhaite tout simplement poursuivre la fabrication de logiciels à Langenthal. A cet effet, le commerçant aurait trouvé trois autres investisseurs en l’espace de six heures lundi dernier.

Ce sont des «personnes très connues issues des milieux économiques suisses», a-t-il lâché. Parmi elles figure notamment Ueli Sigg, ancien ambassadeur de Suisse en Chine et actuel président du conseil d’administration du groupe de presse Ringier. Le Credit Suisse Group n’est en revanche pas de la partie.

Le concept de la société reprenante repose sur trois piliers. Primo, les investisseurs veulent s’assurer du financement. Il n’est en outre pas question d’endosser les dettes de Miracle.

Deuxièmement, la nouvelle entité reprendra les droits des logiciels Miracle ainsi que d’une partie de leur développement. Ce financement est d’ores et déjà assuré.

Le dernier point est celui qui fait le plus problème: l’opération de reprise n’est possible que si la nouvelle société parvient à conserver les informaticiens, or certains ont déjà signé pour d’autres entreprises.

«Nous sommes en discussions avec 25 informaticiens», a expliqué Dieter Ackermann, ex-chef du développement chez Miracle. Tout se jouera sur le choix de sept à huit collaborateurs clés, sans lesquels l’entreprise ne pourra pas démarrer.

Tout sera définitivement clair vendredi en début d’après-midi, a dit M. Ineichen. Si les collaborateurs sollicités se lancent dans la nouvelle société, un patron sera présenté lundi prochain déjà. «Nous avons assez d’argent pour faire vivre l’entreprise pendant deux ans», a-t-il assuré sans avancer aucun chiffre.

Pour ce qui est de l’ancien Miracle, une demande de sursis concordataire est à l’examen. Le titre de la société a explosé jeudi au Nouveau Marché de la Bourse suisse (SWX New Market). L’action a gagné 142,86 pour cent, soit 20 francs, à 34 francs.

swissinfo avec les agences

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