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Mort de Louverture, naissance d’Haïti

La cellule de Toussaint Louverture swissinfo.ch

Toussaint Louverture, incarcéré le 23 août 1802 au Château de Joux, y meurt le 7 avril 1803.

Sa création – Haïti – naîtra quelques mois plus tard.

«Toussaint Louverture s’est laissé mourir, sans doute, fatigué, usé, sachant pertinemment que son sort s’arrêterait au Château de Joux», constate Sylvain Ducret, responsable de la communication à la Mairie de Pontarlier.

Où se trouvent ses restes? Là, mais on ne sait pas précisément où: «Il a été enterré dans une chapelle qui est aujourd’hui démolie», répond Jean-Luc Cordereix, directeur des services techniques de la Communauté de communes du Larmont.

En 1879, en effet, le Fort de Joux a été modernisé, et la chapelle rasée. «Les ossements qui y ont été découverts semblent avoir été versés dans les traverses de terre des nouvelles fortifications», écrit Roland Lambalot, conservateur du Musée de Joux.

Pas de sépulture, donc. Mais un mémorial, discret, sur les flancs de la colline. Une croix de pierre édifiée en 1954 à l’initiative de l’ambassadeur de la République d’Haïti en France…

«Une très grande sottise»

La loi du 20 mai 1802, qui rétablissait l’esclavage dans les colonies françaises, provoqua une violente insurrection à Saint-Domingue. Malgré une répression féroce, les Français sont contraints de quitter l’île en novembre 1803.

L’indépendance de l’île, effective le 28 novembre, sera officiellement proclamée le 1er janvier 1804. La France perd alors une énorme partie de ses richesses coloniales. Et le général Jean-Jacques Dessalines, ancien lieutenant de Toussaint Louverture, se proclamera bientôt Empereur d’Haïti.

En France, c’est un certain Napoléon Bonaparte qui se proclame empereur cette année-là. Le même Napoléon qui, quelques années plus tard, en 1817, à Sainte-Hélène, déclarera: «L’affaire de Saint-Domingue a été une grande sottise de ma part… C’est la plus grande faute que j’ai commise en administration… J’aurais dû traiter avec les chefs noirs comme avec les autorités d’une province, laisser comme vice-roi Toussaint Louverture» (cité par Roland Lambalot).

swissinfo, Bernard Léchot

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