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Nouvelle déferlante des 4×4 au Salon de l’auto

Quelques mois après l'éclatement du scandale Volkswagen, l'industrie automobile réunie au Salon de Genève se montre optimiste pour 2016, alors que le marché européen devrait continuer de relever la tête.

Aux abords du lac Léman, voitures surpuissantes et 4×4 urbains conquérants s’imposent à la 86e éditionLien externe du Salon international de l’automobile de Genève (#gvamotorshow). Comme à l’accoutumée, le salon fait la part belle aux voitures de tous les superlatifs, comme la Bugatti Chiron, une des automobiles de série les plus puissantes, les plus rapides et les plus chères du monde (quelque deux millions d’euros).

Une autre enseigne de «supercars» du groupe Volkswagen, Lamborghini, exhibe sa Centenario, à laquelle Aston Martin réplique avec une DB 11 fuselée et Jaguar une version encore plus musclée de son coupé type F.

Et si le français Renault a finalement décidé de ne pas faire venir à Genève son prototype préfigurant la renaissance d’Alpine, DS (groupe PSA) y montre un concept de coupé futuriste, l’E-tense électrique. L’électrique, justement, bien que présent à Genève, n’est clairement pas au centre de l’attention dans un contexte de carburant très bon marché.

Les 4×4 urbains ont à nouveau déferlé sur Genève. Ce segment a conquis plus de 22% du marché européen en 10 ans d’existence. Volkswagen a ainsi dévoilé son concept T-Cross Breeze, un petit cabriolet censé annoncer une «large offensive dans les SUV», tandis que les Kia Niro, Toyota C-HR, Seat Ateca, Audi Q2 et Skoda VisionS veulent rivaliser avec les vedettes des ventes, le Renault Captur et le Nissan Qashqai.

Des constructeurs satisfaits

Parmi les constructeurs, l’humeur est au beau fixe après une année porteuse en 2015 (+9,3%), loin de la sévère crise traversée par le secteur de 2008 à 2013. «L’industrie automobile se porte bien et ça se voit dans l’optimisme de tous les participants à ce salon», a commenté Carlos Ghosn, le PDG de Renault.

Pour 2016, l’allemand BMW prévoit une croissance de ses ventes sur le Vieux continent comprise entre 5 et 10% cette année, et son rival Mercedes-Benz (Daimler) entrevoit un «net potentiel de croissance»en Europe pour lui.

Volkswagen a profité du salon pour faire son mea culpa et tenter de reconquérir le cœur des clients européens. Le géant allemand, qui domine près de 25% du marché européen, risque toujours de lourdes pénalités. Mais cette affaire n’a pas non plus épargné le secteur dans son ensemble. «Cela ne nous a pas facilité la vie, loin de là. Notre réputation à tous, en tant qu’industrie, a souffert», regrette Sergio Marchionne, patron de Fiat Chrysler Automobiles (FCA).

Impact du dieselgate

Le «dieselgate» a attiré l’attention des pouvoirs publics sur les émissions des véhicules diesel, entraînant un durcissement des normes européennes d’ici quelques années. Les coûts de dépollution vont augmenter, ce qui devrait faire reculer la part de marché des diesel, actuellement de plus de 50% sur le Vieux continent, faisant planer une incertitude sur l’avenir de cette technologie.

Mais en Europe «les clients ne sont pas vraiment intéressés par cette affaire. Ce qui compte pour eux, c’est plutôt que le diesel est bon marché», souligne Stefan Bratzel, spécialiste automobile de l’institut allemand CAM.


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