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Nucléaire: la Suisse réitère sa condamnation à l’ONU

L'onde de choc provoquée par l'essai nucléaire nord-coréen. Keystone Archive

Devant l'Assemblée générale des Nations Unies, la Suisse a à nouveau condamné mercredi l'essai nucléaire nord-coréen par la voix de son ambassadeur Peter Maurer.

Le test effectué lundi risque de déclencher une course aux armements, a averti le diplomate suisse à New York.

Lundi après-midi déjà, la Suisse s’était ralliée à la communauté internationale en condamnant l’essai nucléaire effectué par la Corée du Nord et en affirmant être prête à soutenir d’éventuelles sanctions contraignantes contre le régime de Pyongyang.

Cet essai va à l’encontre des efforts en vue de la non-prolifération des armes nucléaires et représente un danger pour la sécurité de la région, indiquait le Département fédéral (ministère) des affaires étrangères (DFAE) dans un communiqué.

Une spirale négative

Mercredi à New York, l’ambassadeur de Suisse auprès de l’ONU a ajouté que cet essai nucléaire ne menaçait pas seulement la sécurité de la région.

Les agissements du régime communiste de Kim Jong-il pourraient déclencher une spirale, «dont les effets pourraient échapper aux Etats», a-t-il ainsi affirmé devant l’Assemblée générale des Nations Unies.

Peter Maurer a également appelé la Corée du Nord à réintégrer le plus tôt possible le Traité de non-prolifération atomique (TNP), dont elle s’est retirée en 2003.

Des négociations à ‘six’

Il a dit espérer qu’une solution à la crise puisse être trouvée dans le cadre des négociations à «six», regroupant les deux Corée, la Chine, les Etats-Unis, la Russie et le Japon.

Le diplomate suisse a par ailleurs exhorté les pays en possession de l’arme nucléaire à respecter leurs engagements en matière de désarmement.

Il y a certes eu des développements positifs, mais il existe de grandes différences entre les promesses unilatérales et leur mise en œuvre, a-t-il affirmé.

A noter qu’un Comité doit être constitué dans le cadre de la Commission de l’ONU pour le désarmement afin de discuter d’une interdiction de la production de matériel nucléaire à des fins militaires. La Suisse a déjà réalisé une étude qui montre comment les discussions pourraient être conduites.

Des sanctions économiques et commerciales

Pour l’instant, les Etats-Unis font circuler au Conseil de sécurité de l’ONU une version amendée de leur projet de résolution prévoyant des sanctions économiques et commerciales contre la Corée du Nord. Ils espèrent la voir adoptée en fin de semaine.

Selon des sources diplomatiques, cette nouvelle mouture devrait être discutée jeudi matin lors d’une réunion plénière du Conseil. Certains points de désaccords subsistaient mercredi soir entre les cinq membres du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et le Japon.

Ils concernent notamment l’étendue du domaine juridique de la résolution et sur le champ des sanctions à imposer à la Corée du Nord.

La version amendée du texte est toujours placée sous le Chapitre VII de la Charte de l’ONU, qui donne au Conseil de larges pouvoirs d’action, y compris militaires, pour traiter les «menaces pour la paix, les infractions à la paix ou les actes d’agression».

Les Etats-Unis, ainsi que plusieurs autres délégations, insisteraient sur ce point, expliquant leur position par la gravité de la situation créée par l’essai nucléaire nord-coréen.

Mais la Chine, alliée fidèle de la Corée du Nord, souhaite n’invoquer que certains articles de ce Chapitre VII, comme le 41, qui prévoit seulement «des mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée».

La nouvelle version n’intègrerait pas des propositions plus dures qui avaient été déposées par le Japon et qui visaient à interdire totalement l’accès aux ports et aéroports des autres pays aux navires et aux avions nord-coréens, ainsi qu’un embargo sur les biens en provenance de Corée du Nord et une interdiction de voyager aux hauts dignitaires du régime.

swissinfo et les agences

Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) a été signé en 1968 et est entré en vigueur en 1970.

En Suisse, il est entré en vigueur en 1977.

C’est le traité le plus universel car ratifié par 189 Etats, sauf l’Inde, le Pakistan et Israël. La Corée du Nord s’en est retirée en 2003.

Le TNP favorise les usages pacifiques de l’atome, en affirmant le droit à développer la recherche, la production et l’utilisation du nucléaire à des fins pacifiques

2002
La Corée du Nord expulse de son territoire les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)

2003
Pyongyang se retire du Traité de non-prolifération (TNP)

2004
Echec des négociations à six (Chine, les deux Corée, Etats-Unis, Japon, Russie)

2006
5 juillet: Tir d’essai d’un missile longue portée (Taepong-dog 2) susceptible d’atteindre les USA

15 juillet: Sanctions du Conseil de sécurité

9 octobre: Premier essai nucléaire qui fait de la Corée du Nord la huitième puissance nucléaire de la planète (Sept Etats possèdent officiellement la bombe atomique : Les USA, la Russie, la Grande-Bretagne, la France, la Chine, l’Inde et le Pakistan. Israël n’a jamais confirmé être en possession de l’arme atomique mais les experts estiment que l’Etat hébreu en dispose).

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