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Pas assez de Suisses à la Banque mondiale et au FMI

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Le ministre suisse de l'économie a profité des réunions annuelles de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International à Washington pour demander au président de la BM de recruter plus de Suisses. Selon Pascal Couchepin, ces derniers seraient nettement sous-représentés dans les deux institutions financières.

Pascal Couchepin considère «insuffisant» le nombre de Suisses employés par la Banque Mondiale. Déplorant que «nombre de candidats suisses de qualité n’ont pas été retenus», le ministre de l’Economie exprime son «ardent désir de voir plus de Suisses accéder à des fonctions dirigeantes» au sein de l’organisation internationale.

L’an dernier, la Banque Mondiale employait plus de 11 000 personnes, mais seulement 36 ressortissants helvétiques. Un chiffre qui comprend les quatre membres de la délégation suisse auprès de cette institution.

Le président de la Banque, l’Américain James Wolfensohn, ne compte aucun Suisse parmi ses plus proches collaborateurs qui forment une équipe décisionnelle d’une trentaine de directeurs exécutifs et de vice-présidents.

Les deux Suisses les plus hauts placés évoluent au niveau de postes de direction dans des services thématiques et régionaux. L’un est directeur du développement environnemental, rural et social pour l’Afrique, et le second est directeur de l’environnement pour l’Asie.

Si la Suisse n’est pas forcément défavorisée au regard de la relation employés/population nationale, elle est nettement sous-représentée par rapport à sa participation de plus de 1,6% dans le capital de la Banque Mondiale.

Bien que moins alarmante, la tendance est similaire au Fonds Monétaire International. Les effectifs du FMI sont quatre fois moins élevés que ceux de la Banque Mondiale. Mais sur quelques 2450 employés, on ne dénombre que quinze Suisses, occupant tous des fonctions au bas et au milieu de l’échelle hiérarchique.

Les observateurs des relations entre la Suisse et les deux institutions financières internationales attribuent cette situation à divers facteurs. Un système de recrutement qui avantage les diplômes des universités anglo-saxonnes.

La bonne santé de l’économie helvétique qui décourage les économistes et autres experts financiers à opter pour la mobilité géographique. Et puis, le manque relatif de visibilité de la Banque et du FMI en Suisse, un pays qui n’est devenu membre des deux organisations qu’en 1992.

Le gouvernement helvétique espère renverser la tendance. Pour amorcer un changement, il a invité le président de la Banque Mondiale à se rendre en Suisse les 16 et 17 novembre. M. Wolfensohn aura des entretiens avec des parlementaires et des chefs d’entreprise ainsi qu’avec des membres des organisations non gouvernementales.

Marie-Christine Bonzom, Washington

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