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Plaidoyer suisse en faveur des pays pauvres

Le gouverneur de la Banque d'Angleterre Edward A.J. George (à gauche), le ministre suisse des Finances Kaspar Villiger et le président de la Banque nationale suisse Jean-Pierre Roth (à droite). Keystone

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, dimanche soir à Washington, devant la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI) pour exiger la réduction de l'endettement des pays pauvres. La délégation suisse a pris fait et cause pour un élargissement des initiatives d'allégement de la dette.

A la tête de cette délégation: les conseillers fédéraux Kaspar Villiger et Pascal Couchepin. Ce dernier, en tant que ministre suisse de l’Economie, a estimé que le succès du programme destiné aux pays pauvres et très endettés (PPTE) n’est que «relatif».

«Si cette initiative réussit, a expliqué Pascal Couchepin, elle ramènera ces pays au niveau de l’endettement qu’ils connaissaient dans les années 70».

Mais, précise le chef du Département fédéral de l’économie, «même ce succès n’est pas garanti, puisque, d’une part, certains pays bailleurs de fonds n’ont pas encore versé leurs contributions au programme, et que d’autre part, il faut éviter que des ressources soient prélevées ailleurs au détriment d’autres initiatives de développement».

Dans la lancée, le conseiller fédéral a dénoncé l’«injustice» qui, à ses yeux, frappe le Kirghizistan et le Tadjikistan, deux Etats qui font partie de l’«Helvétistan». Un groupe de pays dirigé par la Suisse, qui détient une place de directeur au FMI et à la BM. Outre la Yougoslavie, dernière arrivée au sein de l’«Helvétistan», les autres membres sont la Pologne, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan.

Candidats au programme des PPTE, la Kirghizie et le Tadjikistan ont été refoulés par les deux organisations internationales. Mais Pascal Couchepin considère qu’il est «essentiel» que la Banque mondiale et le FMI remédient à cette situation en prenant des mesures pour diminuer la dette de ces pays d’Asie Centrale.

Autre pays représenté par la Suisse auprès des deux institutions, la Yougoslavie devrait, selon Pascal Couchepin, bénéficier très prochainement d’un premier prêt du FMI.

La Yougoslavie est devenue membre du FMI, en décembre dernier, après l’élection de Vladislav Kostunica qui a détrôné Slobodan Milosevic à Belgrade. Le conseiller fédéral a ajouté que les négociations portant sur l’entrée de la Yougoslavie à la Banque Mondiale se déroulent bien.

Pascal Couchepin a laissé entendre que le conseil d’administration de la BM devrait annoncer une décision positive à l’issue d’une réunion prévue le 8 mai prochain.

Marie-Christine Bonzom, Washington

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