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Armes légères: la Suisse doit revoir sa copie à l’ONU

Le projet suisse de marquage est central dans le cadre de la conférence de l'ONU sur le commerce illicite des armes légères. Keystone Archive

Les Etats-Unis menacent de réduire la portée de la première conférence internationale sur le commerce illicite des armes légères. La Suisse et la France recherchent de nouvelles stratégies de défense pour leur projet de marquage de ces armes, qui font près de 500 000 morts par ans.

La Suisse n’a pas l’intention d’abandonner son projet de marquage. C’est une pièce maîtresse, dans le cadre de la conférence de l’ONU sur le commerce illicite des armes légères, du pistolet au lance-roquette, en passant par les grenades ou la célèbre kalachnikov.

La mesure proposée par la Suisse et la France, avec le soutien de l’Union européenne, se veut très concrète. Il s’agit de mettre en place un système de marquage des armes légères, associé à une obligation de coopération internationale et à la tenue d’un registre universel des armes et de leurs mouvements.

Le système permettrait de retrouver l’origine des armes qui finissent entre de mauvaises mains et de colmater les brèches du marché légal, qui alimente le marché noir. Exemple très concret: une kalachnikov est saisie entre les mains d’un rebelle sierra leonais. Son numéro de série permet de déterminer son origine, la Slovaquie.

Selon le registre mondial, elle a été légalement vendue au Sénégal. Le Sénégal est alors dans l’obligation de donner les informations nécessaires sur l’acheteur de l’arme. Il ne reste qu’à démonter la filière illégale.

Les Etats-Unis ont bouleversé la donne en énonçant une série de lignes rouges à ne pas franchir. Ils ne veulent pas d’un contrôle international du commerce des armes légères.

Ils ne veulent pas non plus d’un système de marquage juridiquement contraignant. La France et la Suisse sont donc forcées de revoir leur copie. Elles doivent provisoirement abandonner l’idée sans doute trop ambitieuse, d’une convention internationale régissant le marquage des armes légères.

«Nous étions conscients que ce serait difficile à atteindre, explique l’ambassadeur Raimund Kunz, qui dirige la délégation suisse à la conférence sur le commerce illicite des armes légères. Mais on peut facilement imaginer des formes plus flexibles pour établir un mécanisme similaire. Il faut inventer de nouvelles mesures et les expérimenter pas à pas, dès la fin de la conférence.»

Le dialogue avec les Etats-Unis n’a pas été rompu, et les diplomates sont optimistes sur les chances d’aboutir à un accord.

New York, Philippe Bolopion

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