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Dépôt d’une initiative contre la pédophilie

Les membres du comité d'initiative, accompagnés de leurs enfants, ont déposé les signatures mercredi. Keystone

L'initiative populaire réclamant l'imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine a été déposée mercredi à la Chancellerie fédérale.

Lancée en 2004 par l’association Marche Blanche, elle a réuni environ 120’000 signatures.

L’initiative demande l’introduction d’un nouvel article (123b) dans la Constitution fédérale stipulant l’imprescriptibilité de l’action pénale et de la peine pour les auteurs d’actes d’ordre sexuel ou pornographique sur des enfants.

L’imprescriptibilité des actes pédophiles se justifie notamment par le fait que les victimes ne peuvent souvent dénoncer les sévices que longtemps après les avoir subis, explique l’association Marche Blanche.

Nature de la pédophilie

«Un enfant abusé à 4, 5 ou 6 ans, ne portera pas plainte. Il est important qu’il puisse le faire lorsqu’il prend conscience de ce qui lui est arrivé, même s’il a trente ans», précise Christophe Darbellay, membre du comité d’initiative.

«C’est la nature de la pédophilie qui fait qu’on ne doit pas effacer l’ardoise des criminels», ajoute le député démocrate-chrétien.

Le texte avait été déposé en 2004 par le comité d’initiative Marche blanche, formé d’une vingtaine de personnes.

Le comité avait jusqu’à mercredi pour réunir au minimum 100’000 signatures. L’initiative doit maintenant être discutée au Parlement fédéral.

Un long combat

L’association Marche Blanche combat le trafic d’enfants et la pornographie enfantine.

Fondée en 2001, elle s’est progressivement étendue dans toute la Suisse et a élargi ses activités. En plus des manifestations pacifiques organisées chaque année, elle intervient aussi sur la scène politique.

Outre l’imprescriptibilité des actes de pédocriminalité, l’association demande également que toute personne condamnée pour pédophilie ait l’interdiction de travailler en contact avec des enfants.

Pour Christophe Darbellay il reste encore «un important travail à faire pour la protection des enfants». Il faut notamment «donner des signaux en matière politique et de justice pénale beaucoup plus forts».

swissinfo et les agences

Marche Blanche demande l’inscription dans la Constitution fédérale de l’imprescriptibilité de l’action pénale et de la peine pour les auteurs d’actes d’ordre sexuel ou pornographique sur des enfants.

L’association revendique également un nombre suffisant d’agents fédéraux luttant contre la pédocriminalité et des statistiques sur les crimes sexuels commis sur des enfants. Elle demande aussi la création d’un Office fédéral de la famille.

Apolitique et non confessionnelle, l’association a été créée en 2001, sur le modèle belge, par un groupe de parents. Elle a déjà organisé plusieurs marches silencieuses dans différentes villes de Suisse.

Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), 10 à 20% des personnes ont subi des agressions sexuelles durant leur enfance.
La majorité des abus restent impunis.
Selon un rapport du Conseil de l’Europe, les abus sur les filles varient entre 7% (Irlande) et 36% (Autriche).
Les abus sur les garçons vont de 3% (Suisse) à 27% (Grande-Bretagne).

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