Des perspectives suisses en 10 langues

Des millions pour «doper» le sport suisse

Quatre millions pour faire bouger les Suisses. Daniel Käsermann/baspo

Deux Suisses sur cinq ne font pas assez de sport. Un constat inacceptable pour Samuel Schmid.

Le ministre des sports a présenté mardi un concept novateur pour y remédier et soutenir les sportifs d’élite. Cela implique un effort financier conséquent.

Samuel Schmid désire ardemment qu’«un vent nouveau souffle dès demain sur le sport suisse.» Même si cela doit coûter près de quatre millions de francs (3,95 exactement) de plus par année jusqu’en 2006.

Ces crédits permettront de donner les impulsions nécessaires au bon moment et au bon endroit. «Cela fait vingt ans que nous attendons une telle mesure», se réjouit Marco Blatter, directeur de Swiss Olympic.

Le chef du Département de la défense, de la protection de la population et du sport soutient sans réserve le nouveau concept; élaboré par l’Office fédéral du sport à Macolin et fruit d’un gigantesque travail de consensus.

Un concept national

«L’Office fédéral du sport a travaillé avec tous les partenaires du sport suisse, explique Heinz Keller, son directeur. C’est-à-dire les représentants des cantons, des communes, de Swiss Olympic – l’organe faîtier du sport suisse -, et la Commission fédérale du sport.»

150 spécialistes issus d’univers aussi différents que le sport, la science, la santé, la politique, l’économie et l’administration ont ainsi jeté les bases nécessaires destinées à insuffler un nouvel «esprit du sport» dans le pays.

Cinq axes principaux

Dès le premier janvier 2003, des actions concrètes débuteront dans chacun des cinq axes principaux mis en évidence par le «Concept du Conseil fédéral pour une politique du sport en Suisse».

Le but est tout d’abord de stimuler l’ensemble de la population pour qu’elle soit plus active sur le plan physique. 37% des Suisses manquent d’activité et occasionnent des dépenses liées à la santé estimées à 1,6 milliards.

Le premier but est de réussir à augmenter de 1% par année, et jusqu’en 2006, la part de la population active. Ce qui permettrait d’économiser près de 50 millions.

Le concept du Conseil fédéral vise également à utiliser au maximum les possibilités offertes par le sport sur le plan éducatif. En améliorant la qualité de l’enseignement notamment.

Les jeunes talents et les jeunes sportifs d’élite bénéficieront aussi de cette manne inespérée. Par la création de classes sports-études ou encore de formations adaptées entre autres.

Le potentiel économique et touristique du sport – qui génère un chiffre d’affaire annuel de près de 16 milliards – n’a pas été oublié. Les grandes manifestations organisées dans le pays ainsi que l’implantation de partenaires internationaux sont mésestimées.

Enfin l’équilibre nécessaire entre l’écologie, l’économie et la dimension socioculturelle du sport va également être davantage mise en valeur.

Le grand défi débute en 2003

Tout cela a un prix. Pas sûr même que l’augmentation des subventions de 3,95 millions par année soit suffisant. Sauf surprise, le Parlement devrait voter ces crédits sans problème cet hiver.

«Nous sommes devenus un peuple de pantouflards, Cela ne peut pas continuer ainsi», se justifie par avance Samuel Schmid.

Avant de conclure: «Notre constitution ne nous permet pas d’avoir un sport d’Etat, mais la Confédération a les moyens de tout coordonner»

Le grand défi de la phase opérationnelle du nouveau concept débutera le 1er janvier 2003 puisque trente-sept projets verront le jour à cette date.

swissinfo/Mathias Froidevaux

Le 20 décembre 1999, le Conseil fédéral a chargé le Département de la défense, de la protection de la population et des sports d’élaborer un concept national de politique du sport
Ce dernier a mandaté l’Office fédéral du sport à Macolin
Swiss Olympic, la Commission fédérale du sport, les cantons et les communes sont parties prenantes
A fin 2001, le gouvernement a décidé d’allouer un crédit de 3,95 millions de francs par année dès 2003 et jusqu’en 2006 pour la mise en œuvre du concept

Présenté officiellement mardi à Berne par Samuel Schmid ce «Concept du Conseil fédéral pour une politique du sport en Suisse» s’organise autour de cinq axes principaux:
La population inactive
L’éducation
La relève
L’utilisation du potentiel économique
Le développement durable du sport

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision