Des perspectives suisses en 10 langues

Election du gouvernement: décision au dernier moment

Keystone

Les groupes parlementaires se réservent jusqu'à la dernière minute pour se décider sur la stratégie à adopter pour l'élection du gouvernement, mercredi prochain.

Ce week-end dans la presse, les démocrates-chrétiens (PDC) ont laissé entendre leur volonté de reconquérir leur deuxième siège au Conseil fédéral.

Le président du PDC Christophe Darbellay a évoqué à demi-mot son propre nom avant l’élection du Conseil fédéral de mercredi. Il dit n’être pas candidat mais n’avoir encore «jamais refusé une élection».

Au cas où personne n’obtiendrait de majorité absolue lors d’un premier tour et que M. Darbellay recueillerait des voix, il ne se retirerait pas, déclare-t-il dans un entretien publié par la «SonntagsZeitung». Il évoque une «preuve de confiance du Parlement quand on reçoit des voix».

Le Valaisan ne remet pas en cause le droit de l’Union démocratique du centre (UDC / droite nationaliste) d’avoir deux sièges au Conseil fédéral. «Mais l’UDC doit respecter des règles minimales comme les autres partis gouvernementaux», estime-t-il.

Rappelons que le PDC a perdu son deuxième siège gouvernemental en 2003 au profit d’un deuxième UDC, le tribun Christoph Blocher.

Excellente chance pour Urs Schwaller

C’est mardi que le groupe parlementaire PDC, élargi aux Verts libéraux et aux évangéliques (PEV), doit décider officiellement sa tactique. Dans un vote à bulletins secrets, il se déterminera sur les personnes qu’il souhaite soutenir.

Samedi, M. Darbellay a déclaré, cette fois dans le quotidien «Le Temps», que le PDC n’aurait qu’une seule candidature avec la ministre de l’Economie sortante Doris Leuthard, «sauf surprise de dernière minute».

Mais il estimait aussi que le chef du groupe PDC aux Chambres fédérales, Urs Schwaller, aurait «d’excellentes chances» s’il souhaitait se porter candidat. «Aujourd’hui, ce serait son heure», a-t-il précisé.

Les inconnues Blocher et Couchepin

Le chef du groupe a déjà rencontré entre autre Christoph Blocher mardi soir, précise M. Darbellay. Il rapportera le résultat de cet entretien au groupe.

S’agissant de la reconquête d’un deuxième siège gouvernemental par le PDC, son président estime qu’«il sera peut-être plus difficile d’aller le chercher dans deux ans», lors du départ présumé du ministre Pascal Couchepin. «Il ne s’en ira pas n’importe quand. Il choisira le moment auquel il sera assuré qu’un radical (PRD) lui succédera», relève Christophe Darbellay.

Les socialistes dans l’expectative

A gauche, les réunions de mardi seront aussi consacrées aux élections du lendemain. Mais les socialistes pourraient ne se décider que mercredi tôt le matin. Mardi, le PS avait indiqué que sa stratégie ne pourra être décidée en détail que lorsque l’attitude du PDC, notamment, sera claire.

Les Verts, eux, disent vouloir se démarquer des autres partis. Ils observeront attentivement ce qui se décide ailleurs, mais leur statut de parti d’opposition leur permet de garder les coudées franches, a indiqué Therese Frösch, présidente du groupe écologiste.

Les Verts ne mèneront aucune audition des conseillers fédéraux. Ils réservent leur temps à entendre les candidats à la Chancellerie fédérale, a ajouté Mme Frösch.

Plus

Plus

Formule magique

Ce contenu a été publié sur La formule magique répartit les sept sièges gouvernementaux entre les quatre principaux partis politique du pays d’après leur force électorale. La formule magique est un usage; elle ne repose donc sur aucune loi. Utilisée pour la première fois en 1959, elle accordait deux sièges au Parti socialiste, deux au Parti radical (PRD / droite), deux…

lire plus Formule magique

Concordance à droite

Pour les deux partis de droite, qui plaident pour la concordance, la situation est plus claire. Tant l’UDC que le PRD soutiendront les candidats des autres partis gouvernementaux, à condition que ce soit réciproque.

Si l’un de ses ministres n’est pas réélu, l’UDC le représentera aux tours de scrutin suivants, avait indiqué le groupe au terme de sa dernière séance.

L’UDC a, en outre, réaffirmé que si l’un de ses deux candidats, les sortants Christoph Blocher et Samuel Schmid, n’est pas réélu, le parti quittera le gouvernement pour passer dans l’opposition. Et si un UDC accepte l’élection à la place d’un des deux candidats officiels, il sera exclu du groupe parlementaire.

swissinfo et les agences

Au début de chaque législature, le nouveau Parlement se réunit pour élire les sept membres du gouvernement. Sauf en cas de démission d’un ministre, il s’agit d’une simple réélection.

A trois reprises seulement, le Parlement n’a pas reconfirmé un ministre dans ses fonctions: en 1854, 1872 et 2003. Il y a quatre ans, la PDC Ruth Metzler avait dû céder son siège au leader de l’UDC Christoph Blocher.

Lorsqu’un ministre démissionne, son parti propose un ou des candidats officiels. Il est exceptionnel que le Parlement fasse un autre choix. La dernière fois, c’était en 2000: les parlementaires avaient préféré Samuel Schmid aux deux candidats officiels de l’UDC.

Depuis 1848, l’Exécutif de la Confédération suisse se nomme Conseil fédéral.

Elu par le Parlement, le Conseil fédéral se compose de 7 membres qui prennent leurs décisions en commun.

Le Parlement ne peut pas démettre le Conseil fédéral tout comme ce dernier ne peut pas dissoudre le Parlement.

Depuis 1943, quatre partis – PS, PRD, PDC et UDC – sont représentés au Conseil fédéral.

Les fonctions de président de l’Etat ou de chef du gouvernement n’existent pas en Suisse. Le président de la Confédération, élu pour un an, préside les séances du Conseil fédéral et assume une fonction protocolaire. Il n’a pas davantage de pouvoir que ses collègues.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision