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L’UDC éjectée du gouvernement lucernois

Keystone

Après deux ans de présence au Conseil d'Etat lucernois, l'UDC s'est vu prendre son siège par le sans-parti Marcel Schwerzmann dimanche lors du 2e tour des élections cantonales.

Avec Lucerne, les 26 gouvernements cantonaux ont été renouvelés depuis 2003. Alors que le bilan de cette législature est mitigé pour l’UDC, les Verts en sortent gagnants.

Pour la première fois, un sans-parti va siéger au gouvernement du canton de Lucerne. L’ancien chef de l’administration cantonale des impôts, Marcel Schwerzmann, âgé de 42 ans, a créé la surprise dimanche en récoltant 39’000 voix. Par un curieux retour des choses, il prend la place du conseiller d’Etat UDC Daniel Bühlmann, qui l’avait licencié en janvier.

L’Union démocratique du Centre (UDC, droite dure) n’a recueilli que 30’686 voix. Avec 18’712 voix, la candidate des Verts, Rosa Rumi-Bürkli, ne parvient pas à faire entrer son parti au gouvernement.

La participation a atteint 37,5%, selon la Chancellerie cantonale.

Maladresses

Daniel Bühlmann a accumulé les maladresses pendant les deux ans passés à la tête des finances, ce qui lui a coûté des voix au 1er tour. Suite à cette contre-performance, qui l’avait également vu perdre 3 sièges au Parlement cantonal, l’UDC avait changé de candidat et désigné Peter Unternährer pour défendre son siège au gouvernement.

Mais cette manœuvre n’a pas suffi et l’UDC perd ainsi son unique et premier siège au gouvernement lucernois, conquis en février 2005 lorsque le Parti démocrate-chrétien (PDC) avait renoncé à son 3e siège.

Les quatre autres conseillers d’Etat, tous sortants, ont été élus au premier tour au début avril. Il s’agit des deux démocrates-chrétiens Anton Schwingruber et Markus Dürr, du radical Max Pfister et de la socialiste Yvonne Schärli.

Verts champions de la législature

Avec ce 2e tour lucernois, tous les cantons ont renouvelé leur gouvernement depuis 2003. A l’heure du bilan, sur l’ensemble de la législature, les Verts sont les grands gagnants en nombre de sièges conquis dans les 26 exécutifs cantonaux.

Alors qu’en 2003, les Verts occupaient 5 sièges, ils en possèdent désormais 9, si on inclut le parti alternatif à Zoug. Ils ont gagné un mandat à Neuchâtel, Genève, Berne, Bâle-Ville et Zoug et en ont perdu un à Schaffhouse.

L’UDC a gagné un siège, passant de 17 mandats fin 2003 à 18 en 2007. Elle en a conquis un à Schwytz et à Schaffhouse, mais en a perdu un à Berne. Premier parti au niveau des parlements cantonaux (21,3%), l’UDC ne possède que 11,5% des sièges gouvernementaux (4e place).

Plus gros recul pour le PDC

Les partis radical (PRD) et démocrate-chrétien (PDC) se partagent la première place avec chacun 42 portefeuilles cantonaux, soit respectivement un et 5 de moins par rapport à 2003. Le PRD en a perdu un à Berne, Glaris et Argovie mais en a gagné un à Genève et Jura.

Le PDC a perdu un siège à Genève, Lucerne, Uri, Schwytz et St-Gall. Il a aussi vu deux de ses conseillers d’Etat obwaldiens rejoindre les rangs du Parti chrétien-social (PCS), mais ces dissidences ont été compensées par des gains à Zurich et Soleure.

Le Parti socialiste, lui, tire un petit bilan positif avec un siège de plus (31 en tout). Il a gagné à Berne, Uri, Bâle-Ville, Argovie et St-Gall. Le Jura, Glaris, Zoug et Soleure l’ont vu perdre.

Quant aux libéraux, ils ont perdu un mandat à Neuchâtel, Genève et Bâle-Ville et n’en totalisent plus que 4.

Les 10 portefeuilles restants (sur un total de 156) sont occupés par des indépendants et des petits partis comme le PCS ou la Lega au Tessin.

swissinfo et les agences

La Suisse est composée de 20 cantons et de 6 demi-cantons, comparables aux Länder en Allemagne ou aux Etats des Etats-Unis.

Ensemble, ces 26 États souverains, qui possèdent chacun leur gouvernement et leur parlement, forment la Confédération helvétique.

Depuis la création de l’État fédéral en 1848, les compétences des cantons ont été réduites mais ils disposent encore d’une large autonomie, surtout en matière de fiscalité et d’éducation.

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