Des perspectives suisses en 10 langues

L’UDC part en campagne sur le droit d’asile

Ueli Maurer, président de l'UDC suisse (à g.) et des présidents cantonaux du parti ont lancé la campagne à Berne. Keystone

L'Union Démocratique du Centre lance officiellement sa campagne de votation «contre les abus dans le droit d'asile».

Le parti de Christoph Blocher dit «Halte aux belles promesses» et veut des règles rigoureuses. Verdict des citoyens le 24 novembre.

En matière de droit d’asile, L’UDC est lasse de n’être pas entendue. Elle n’aurait obtenu jusqu’ici que «des retouches cosmétiques à la législation».

Selon elle, les problèmes ont été minimisés et l’efficacité des mesures prises «grossièrement exagérée». Elles étaient en fait «largement inopérantes, car assorties de multiples exceptions».

A en croire encore l’UDC, l’essentiel des dix milliards de francs dépensés par la Suisse en dix ans aurait été «gaspillé dans des procédures d’asile inutiles et dans l’entretien de réfugiés économiques».

Au lieu d’être affectés à l’aide aux «vrais réfugiés», ces milliards auraient par contre profité aux «organisations criminelles de passeurs vers la Suisse».

Pour rendre la Suisse moins attractive

L’initiative de l’UDC a été déposée en novembre 2000 à la Chancellerie fédérale, munie de quelque 107’000 signatures. Le 24 novembre, elle sera soumise au verdict des urnes sans contre-projet gouvernemental.

La pierre d’achoppement du projet de nouvel article constitutionnel demande que la Suisse n’entre pas en matière sur une demande d’asile émanant d’une personne «entrée en Suisse au départ d’un Etat tiers réputé sûr». Ce qui équivaudrait à un renvoi automatique.

Pour l’UDC, les nouvelles règles mettraient la Confédération et les autres États européens sur un pied d’égalité et réduiraient ainsi «le pouvoir d’attraction que la Suisse exerce sur les requérants d’asile».

L’initiative veut également uniformiser les prestations d’assistance («en principe fournies en nature») dont pourraient bénéficier les requérants. La compétence des cantons serait alors pour ainsi dire limitée à la sélection des services médicaux nécessaires.

La contre-campagne de l’OSAR

Mercredi déjà, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) avait pris les devants pour contrer l’initiative de l’UDC. Voter ‘oui’, dit-elle, «signifie mettre fin à la tradition humanitaire de la Suisse.»

Soutenue par de nombreuses ONG, les anti-UDC font clairement savoir que le slogan bien connu de «la barque est pleine» serait alors vite remplacé par celui de «la Suisse n’est pas une barque».

Les partisans de cette contre-campagne mettent en exergue que, puisque la Suisse est entourée d’Etats tiers sûrs et que 98% des réfugiés arrivent par voie de terre, adopter cette initiative marquerait purement et simplement la fin de l’asile.

swissinfo/Bernard Weissbrodt

Le budget de campagne, selon l’UDC, serait de 130’000 francs
Celui de la contre-campagne coûterait à l’OSAR quelque 500’000 francs

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision