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La coopération suisse doit être plus rigoureuse

La coopération suisse au développement laisse à désirer dans certains domaines. swissinfo.ch

Le gouvernement et la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey doivent mieux gérer la coopération au développement et se concentrer sur les pays les plus pauvres et l'Afrique.

Telle est la conclusion de la commission de gestion de la Chambre haute après une enquête sur la Direction du développement et de la coopération (DDC)

La DDC est engagée dans un grand nombre de secteurs et de régions, mais cela correspond au mandat qui lui a été attribué.

D’autre part, les stratégies de coopération ou les projets sur le terrain sont dans l’ensemble cohérents.

Telles sont deux des observations faites par la Commission de gestion du Conseil des Etats en réponse aux critiques émises récemment à l’encontre de la DDC par certains médias ainsi que des milieux politiques et scientifiques.

La stratégie laisse à désirer

Le rapport souligne toutefois des lacunes au niveau de la conduite stratégique. Selon l’organe parlementaire, la DDC est une grande entreprise qui dispose d’une grande marge de manoeuvre financière.

Nécessaire pour les crédits de 5 à 20 millions, la signature de la cheffe du Département des affaires étrangères (DFAE) Micheline Calmy-Rey n’est souvent qu’une formalité, ce qui confère de facto au directeur de la DDC, Walter Füst, une autonomie financière de 20 millions de francs.

A ce propos, la commission relève encore que les messages du Conseil fédéral relatifs aux crédits-cadre ne comportent pas d’objectifs qui permettraient de mesurer l’efficacité de la DDC et de faciliter les discussions au Parlement.

Un autre problème réside dans le manque de concentration thématique et géographique de l’aide au développement, qui occasionne des coûts élevés et porte atteinte à la cohérence et à l’efficacité de la coopération internationale.

Pour la Commission de gestion du Conseil des Etats, la question se pose de savoir comment et dans quels cas une «masse critique» peut être atteinte.

Privilégier l’Afrique

La commission est d’avis que les pays les plus pauvres et l’Afrique doivent être privilégiés et les moyens concentrés dans les domaines où la Suisse dispose de compétences particulières.

Consultée, la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey a estimé qu’il ne faudrait pas trop restreindre la présence de la Suisse au niveau géographique, mais qu’il faudrait en revanche concentrer l’aide thématiquement.

Meilleure coordination

Même si la coordination entre la DDC et le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) a été améliorée, des efforts de synergie sont encore nécessaires. Le Conseil fédéral (gouvernement) est prié de clarifier la répartition des compétences.

Alors que l’aide humanitaire relève de la compétence exclusive de la DDC, la coopération au développement et la coopération avec l’Europe de l’Est sont mises en œuvre conjointement par la DDC et le Seco.

Dans ce domaine, le Seco dispose de 260 millions de francs alors que les ressources de la DDC s’élèvent à 1,3 milliard de francs, soit près de 66% du budget du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

La commission relève avec satisfaction que la cheffe du DFAE partage un bon nombre de ses réflexions et qu’elle a déjà tiré certaines conclusions. Le Conseil fédéral est prié de donner suite au rapport d’ici la mi-mars 2007.

swissinfo et les agences

La Direction du développement et de la coopération (DDC) est l’agence du ministère des Affaires étrangères chargée de la coopération internationale.

Cet organisme effectue des actions directes et finance les programmes d’organisations humanitaires suisses et internationales dans le développement, l’aide humanitaire et la coopération avec l’Europe de l’Est.

Elle dispose d’un budget annuel de 1,3 milliard de francs, soit deux tiers du budget du Département fédéral des affaires étrangères.

Elle emploie environ 650 personnes à Berne et à l’étranger et 1150 collaborateurs locaux.

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