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La Genève internationale triomphe à Genève

Keystone

Les citoyens de la ville de Genève ont montré leur attachement à la Genève internationale en disant oui à 61,8% à l'agrandissement du siège de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). A Lausanne, les électeurs ont plebiscité le projet «Métamorphose».

Les projecteurs étaient braqués, dimanche, notamment sur la ville de Genève. Ses électeurs ont accepté par 27’305 oui, contre 16’875 non, l’extension de l’OMC sur son site actuel, le Centre William Rappard. «Ce résultat marque un nouveau contrat entre les habitants de Genève et la Genève internationale », a relevé le conseiller d’Etat Mark Muller.

Il faut dire que ce projet d’extension était soutenu par les autorités de la Ville et du canton ainsi que par la majorité des partis genevois et, financièrement, par la Confédération. Soulignant l’apport culturel et économique de la Genève internationale, ils estimaient qu’un «non» risquait d’affaiblir la position de la Cité de Calvin en tant que capitale internationale.

Les électeurs ont été sensibles à cet argument. Ils ont aussi considéré que le nouveau bâtiment, construit au bord du lac Léman, n’allait pas dénaturer le parc Barton, puisqu’il doit être érigé sur le parking actuel de l’organisation. Grâce à cette extension, le siège de l’OMC disposera de suffisamment de place pour couvrir ses besoins jusqu’en 2040.

Recours déposé

Seule l’extrême gauche s’opposait au projet d’agrandissement. Le vaincu du jour ne dépose pas pour autant les armes. « On ne peut pas tourner la page aussi facilement », a relevé Pierre Vanek, de solidaritéS. Une demande de classement du bâtiment de l’OMC et de ses abords a d’ailleurs été déposée par «Action Patrimoine Vivant».

Les référendaires, emmenés par l’association «Action patrimoine vivant» et l’extrême-gauche genevoise, brandissaient en effet la loi sur la protection des rives du lac. Ils estimaient aussi que les normes de sécurité des organisations internationales allaient empiéter sur le domaine public, ouvrant la porte à une privatisation des lieux.

Mais le résultat de ce scrutin pourrait être annulé, puisque les adversaires de l’extension de l’OMC ont déposé un recours auprès du Tribunal administratif, qui doit encore se prononcer. Ils estiment que la campagne de votation a dérapé: la brochure explicative était lacunaire et la photographie publiée dans le tout ménage distribué aux habitants de la Ville, mensongère.

Feu vert à Métamorphose

A Lausanne, le projet Métamorphose pourra se faire. Les Lausannois ont refusé dimanche l’initiative demandant la conservation du stade de la Pontaise. Ce verdict est une victoire pour la Municipalité (exécutif), qui prévoit de construire 2000 logements à la place du stade. L’initiative demandant le maintien du stade de football au nord de la ville a recueilli 17’059 non (55,93%) contre 13’044 oui (44,07%).

La participation a atteint 38,27%. Le stade de la Pontaise, construit dans les années 1950, sera donc détruit. Un nouveau stade de football «à l’anglaise» sera érigé au sud de la ville. Plusieurs autres installations sportives, des logements, des commerces et des transports publics font aussi partie de ce grand projet urbanistique.

Pas de police unique dans le canton de Vaud

Les Vaudois ont refusé dimanche, à une majorité de 54%, l’initiative «D’Artagnan » visant à regrouper en un seul corps les polices municipales et la police cantonale vaudoise.

Le texte était combattu par le gouvernement et le Grand Conseil qui lui opposaient un compromis négocié avec les communes. La participation a atteint 45%. Suite au rejet du texte lancé par le syndicat des gendarmes vaudois, c’est le contre-projet du Conseil d’Etat qui entrera en vigueur, après près de 20 ans de discussions sur la réforme policière. Le Grand Conseil devra auparavant légiférer.

Cette «convention» prévoit un commandement unifié sous l’autorité du commandant de la police cantonale et le maintien des polices municipales ou intercommunales aptes à assurer la sécurité et les prestations.

Sécurité

Les communes sans police confieront leur sécurité à la police cantonale. La neutralité des coûts entre le canton et les 375 communes passera par une bascule de deux points d’impôt cantonal vers les communes. Jusqu’ici, près de 30 communes vaudoises étaient dotées d’une police municipale, des contrats de prestations liant une cinquantaine d’autres communes avec l’Etat.

Lancé par les gendarmes vaudois, l’initiative « D’Artagnan » prévoyait la suppression des polices communales en faveur d’une police vaudoise où tous les policiers auraient disposé des mêmes compétences.

Soutenus uniquement l’UDC (Union démocratique du centre, droite conservatrice), les initiants comptaient sur une organisation simplifiée, plus transparente et efficace et la suppression de doublons coûteux. Ils tablaient aussi sur la suppression de la surenchère salariale entre les divers corps de police.

swissinfo.ch et les agences

A Genève, les couples mariés seront désormais traités de la même façon par le fisc que les contribuables non mariés. Les électeurs ont accepté à une majorité de 70,1% dimanche une baisse d’impôts destinée avant tout à soulager le porte-monnaie des familles.

Les citoyens lucernois ont soutenu dimanche leur gouvernement qui lutte contre la forte concurrence des cantons de Suisse centrale. Ils ont adopté par 67,8% des suffrages une réforme fiscale – la troisième depuis 2005 – qui déleste la classe moyenne et les hauts revenus. L’impôt sur le revenu des entreprises sera par ailleurs divisé par deux dès 2012.

Autre nouveauté de la loi lucernoise, l’introduction d’une déduction générale pour la garde des enfants. Il s’agit d’une première suisse.

A Bâle-Campagne, ce sont les impôts sur les héritages, les donations et les entreprises qui seront revus à la baisse. Les votants ont accepté d’adapter la loi cantonale à la 2e réforme fédérale de l’imposition des entreprises.

En Thurgovie, les votants ont refusé par 54,7% des voix d’introduire le même taux d’impôt pour tous les contribuables (Flat Rate Tax). Dans ce canton, la gauche pourtant minoritaire a gagné son combat.

Berne rejoint de justesse les cantons qui ont adhéré à HarmoS. Les citoyens ont accepté à 51,5% ce concordat. Ce résultat très serré n’a pas de conséquences pour le Jura bernois qui applique déjà la Convention scolaire romande.

Les Zougois ont refusé d’extrême justesse, par 16.883 oui contre 16.810 voix, alors que les Uranais ont dit non à plus de deux contre un.

2015/2016. Avec Berne, onze cantons – dont Vaud, Jura, Neuchâtel, Valais et Genève en Suisse romande – ont désormais rallié HarmoS. Ils disposent d’un délai transitoire de six ans, jusqu’à la rentrée scolaire 2015/2016, pour le mettre en œuvre.

11 ans. HarmoS fixe à onze années la durée de la scolarité obligatoire, dont deux années d’école enfantine dès l’âge de quatre ans. Il impose également la mise en place « d’horaires blocs » et de structures d’accueil de jour, ainsi que la définition de plans d’étude communs pour chacune des trois régions linguistiques.

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