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La Suisse au coeur des réformes de l’ONU

La création d'un Conseil permanent des droits de l'homme sera discuté lors du sommet de septembre à New York. Keystone

Les propositions de réformes présentées à New York contiennent plusieurs idées suisses, notamment celle du Conseil permanent des droits de l’homme.

Autre exemple de proposition helvétique reprise dans ce document, le renforcement de la participation des Etats non membres du Conseil de sécurité aux décisions.

Le document provisoire présenté vendredi à New York par le président de l’Assemblée générale des Nations unies Jean Ping pourrait être adopté lors du sommet organisé en septembre à New York.

Ce paquet de réformes doit permettre d’améliorer l’efficacité, la transparence et la coordination au sein de l’organisation. Il prévoit notamment un élargissement du Conseil de sécurité et une modification de son fonctionnement.

Ce document intègre plusieurs propositions avancées par la Suisse, notamment un renforcement de la participation des Etats non membres du Conseil de sécurité aux décisions ou la création d’un Conseil permanent des droits de l’homme, qui remplacerait l’actuelle Commission des droits de l’homme.

L’ambassadeur de Suisse à l’ONU Peter Maurer s’est dit satisfait de ce projet. Ce texte correspond aux principales attentes du gouvernement suisse. Il a également salué la bonne collaboration avec Jean Ping et ses services.

Vers un veto chinois

La création d’un Conseil permanent des droits de l’homme – à composition plus restreinte que la Commission et qui serait du même niveau que le Conseil de sécurité – n’est toutefois pas gagnée d’avance.

Défendu au mois d’avril dernier par le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan de passage à Genève, ce Conseil siégerait en permanence, alors que le Commission actuelle (CDH) ne se réunit que six semaines par an.

Ses membres devraient justifier «d’un solide attachement aux normes les plus élevées en matière de droits de l’homme» et seraient élus à la majorité des deux tiers par l’Assemblée générale et non sur une base régionale comme c’est le cas aujourd’hui.

La tâche principale de ce nouvel organe serait «d’évaluer la manière dont tous les Etats s’acquittent de toutes leurs obligations en matière de droits de l’homme», avait expliqué Kofi Annan.

Selon des sources diplomatiques, la Chine a clairement fait savoir à Jean Ping que ce projet n’est pas mûr à ses yeux et qu’elle ne veut pas voir de référence à une telle instance dans le document final du sommet de septembre.

On s’attend à ce que d’autres pays asiatiques se rallient à cette position. Des consultations en vue de la création d’un tel conseil sont prévues la semaine prochaine à Genève.

swissinfo et les agences

– L’actuelle Commission des droits de l’homme a été instaurée en 1946. Son siège est à Genève et elle compte aujourd’hui 53 pays membres (selon un mode de tournus).La Suisse n’en fait actuellement pas partie.

– Elle se réunit chaque année pour une session de six semaines, destinée à faire le point de la situation des droits humains dans le monde.

– Cette Commission fait face à une décrédibilisation croissante. Elle a notamment été critiquée dans un rapport sur la réforme de l’ONU commandé par Kofi Annan et remis au secrétaire général à la fin de l’an dernier.

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