Des perspectives suisses en 10 langues

Le bilan du président

Un des nombreux voyages de Moritz Leuenberger l'a mené au Kenya en novembre de cette année Keystone

Le président de la Confédération Moritz Leuenberger a passé en revue son année présidentielle et annoncé vouloir rester au gouvernement l'an prochain.

La motivation principale du socialiste zurichois pour un nouveau mandat est de restaurer la collégialité mise à mal par certains membres du gouvernement.

Moritz Leuenberger s’est gardé de citer des noms en commentant la situation actuelle au Conseil fédéral, où la pensée collégiale est mise en question, à ses yeux.

«Accuser certains conseillers fédéraux en public serait contraire à mes convictions», a-t-il affirmé. Ce genre de discussion doit se dérouler à l’interne et «moi, j’aimerais me tenir à ce principe».

Politique partisane

Mais certains reproches formulés par le président de la Confédération étaient manifestement dirigés contre le ministre suisse de la Justice Christoph Blocher.

Comme le président dans certains pays voisins, le gouvernement doit jouer le rôle d’instance indépendante, au-dessus de la mêlée et de la politique partisane quotidienne, et œuvrer en faveur de la cohésion nationale, a estimé Moritz Leuenberger.

Si la tendance de certains ministres à pratiquer une politique partisane et à servir d’étendard à la campagne électorale continue de se développer, la Suisse devra, selon lui, songer à se doter d’un président unique et à renoncer à la rotation entre les sept ministres.

Le lien des ministres avec leur parti est certes important, mais ils n’ont pas à se plier à tous les mots d’ordre d’un organe partisan. Le gouvernement risque de se désagréger si ses membres ne respectent pas le consensus politique. Cela ne doit pas arriver, et surtout pas en raison de la campagne en vue des prochaines élections fédérales de 2007.

Plus

Plus

Collégialité

Ce contenu a été publié sur Le principe de la collégialité est inscrit dans la Loi sur l’organisation du gouvernement. Il y est stipulé que les sept membres du gouvernement prennent les décisions collectivement, puis s’engagent ensuite à soutenir une position commune, même s’ils y sont personnellement opposés. Ces dernières années, le principe de la collégialité a été souvent mis à…

lire plus Collégialité

25 voyages officiels

Contrairement à la première année de présidence de Moritz Leuenberger, en 2001, marquée par de nombreuses catastrophes comme la tuerie de Zoug, l’incendie mortel au Gothard ou l’immobilisation des avions de Swissair, l’année écoulée a été plutôt harmonieuse.

En raison des relations avec l’Union européenne et de l’engagement de la Suisse, les contacts du président de la Confédération avec l’étranger ont augmenté.

Moritz Leuenberger comptabilise 25 visites ou voyages officiels en 2006, contre 13 cinq ans auparavant. Il a notamment pu se rendre en Afrique, un continent particulièrement touché par le changement climatique.

L’autre priorité de son mandat a été d’encourager les jeunes à s’engager politiquement.

Selon une statistique élaborée par le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), les fonctions de président de la Confédération ont occupé la moitié du temps de travail de Moritz Leuenberger.

Cela représentait un total de 575 heures à fin octobre. Un pic a été atteint en septembre: les tâches présidentielles ont accaparé les trois quarts de l’emploi du temps du conseiller fédéral, notamment en raison de sa participation à la session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

«Au-dessus des partis»

En ce sens la présidence helvétique, limitée à une année, pose quelques difficultés. Le principal inconvénient est que les homologues étrangers ont sans cesse à faire avec un interlocuteur différent.

Si le système suisse éveille l’admiration générale à l’étranger, il suscite également de l’incompréhension: «On est un peu isolés, mais c’est notre système», a justifié Moritz Leuenberger.

Du point de vue interne, l’agenda du président de la Confédération ne lui permet par exemple pas de participer à toutes les séances de commissions parlementaires en tant que chef de département.

La spécificité de la fonction de président de la Confédération a toutefois des avantages en termes de cohésion interne: le tournus permet à chaque minorité de s’identifier avec le président.

swissinfo et les agences

Moritz Leuenberger est né en 1946.
Fils de pasteur, il est entré en contact avec la politique lors de ses études de droit à l’Université de Zurich durant Mai 68.
A 26 ans, il devient président du Parti socialiste de la ville.
De 1974 à 1983, il est membre du parlement de la ville de Zurich.
En 1979, il entre au Conseil national (Chambre du peuple).
De 1991 à 1995, il est membre de l’exécutif du canton de Zurich.
Depuis 1995, il est membre du Conseil fédéral (gouvernement).
Agé de 59 ans, il dirige le ministère de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication.
En 2006, il est pour la deuxième fois Président de la Confédération. Il l’avait déjà été en 2001.
Moritz Leuenberger a publié deux livres: «Träume & Traktanden» et «Die Rose und der Stein».
Il est marié à l’architecte Gret Löwenberg et père de deux fils.

Elu pour un an parmi les sept membres du gouvernement (Conseil fédéral, exécutif) fédéral, le président ou la présidente de la Confédération est un «primus inter pares» (le premier entre ses égaux). Il dirige les séances du Conseil fédéral et se charge de certaines tâches de représentation. La fonction ne confère aucun pouvoir supplémentaire à celui ou celle qui l’occupe.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision