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Les Chypriotes grecs sont circonspects

Les Chypriotes grecs ont réagi avec anxiété et prudence mardi à l'annonce du plan de paix de l'ONU.

La presse est particulièrement réticente. Un éditorialiste a notamment qualifié ce projet de «cauchemar».

«Le monde entier fait pression sur nous», a titré le quotidien populaire Phileftheros, expliquant qu’il faudra parvenir à un accord avant le sommet européen de Copenhague, les 12 et 13 décembre, qui décidera de l’entrée ou non de l’île dans l’UE.

Cela promet de «dures négociations» et un chemin pavé d’embûches, a estimé pour sa part le journal communiste Haravghi.

«Je voterai non à un référendum, toute ma famille votera non», a déclaré à l’AFP Constantinos Kozakos, originaire du village de Kyrénia sur la côte nord, et qui perdrait avec ce plan tout espoir de retour dans ce petit port pittoresque près duquel l’armée turque avait débarqué il y a 28 ans.

Un monde politique divisé

Le négociateur en chef chypriote-grec, George Vassiliou, s’est montré plus optimiste envers le plan de l’ONU, qu’il considère comme la proposition d’accord la plus complète soumise aux deux parties en 28 ans de négociations chaotiques.

«La présentation d’un plan doit être vue comme un succès pour la partie (Chypriote) grecque, et non comme un chantage», a-t-il indiqué.

«Il est évident que Chypre rejoindra (l’UE) si la situation évolue normalement, tandis que la Turquie, confrontée au dilemme de voir Chypre adhérer sans avancée vers une solution, devra changer de tactique et donner le feu vert au plan de l’ONU», a-t-il ajouté.

Selon le ministre grec des Affaires étrangères George Papandréou, «les discussions sur les détails du plan doivent s’achever d’ici au 30 mars 2003, date des référendums dans les deux communautés de l’île pour l’acceptation ou le rejet de ce plan pour arriver après à la date finale du 16 avril où doit être signé à Athènes l’accord sur l’élargissement de l’UE».

La Turquie a menacé dans le passé d’annexer la partie nord de Chypre, où elle maintient quelque 35.000 soldats, si la république de Chypre était admise dans l’UE avant qu’une solution à sa division soit trouvée.

L’UE a de son côté souvent rappelé qu’elle préférait admettre en son sein une île réunifiée, sans en faire toutefois une condition sine qua non.

swissinfo avec les agences

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